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Fête de famille

Paris
Salle Gaveau
12/09/2007 -  
Piotr Moss : Cinq tableaux de Caspar David Friedrich, Tableau n° 3 «Brume» (création)
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie concertante pour violon et alto, K. 320d [364]
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 5 «Reformation», opus 107

Roland Daugareil (violon), Christophe Desjardins (alto)
Orchestre Lamoureux, Jean Deroyer (direction)


Piotr Moss et Caspar David Friedrich accompagnent toute la saison de l’Orchestre Lamoureux: en introduction à chacun des concerts, le compositeur d’origine polonaise livre en effet au fur et à mesure les brefs mouvements successifs d’une suite en cinq parties, chacune inspirée par un tableau du peintre romantique allemand et dont l’intégralité sera donnée en juin prochain sous la direction de Daniel Kawka: après L’Arbre aux corbeaux (voir ici) en octobre et Femme au soleil couchant en novembre, c’est ainsi le tour de Brume (1807).


Plutôt que de prendre le risque de la description du tableau, Moss préfère l’évocation des impressions qu’il suscite en lui: dès lors, pas de textures exclusivement… brumeuses, chuchotées et confuses – au demeurant, l’acoustique précise et sonore de la Salle Gaveau ne le permettrait pas. Car si, de manière assez prévisible, le discours, bien que procédant par fragments, donne l’impression de stagner, une mélodie du cor anglais n’en tente pas moins de se détacher et des éclats de plus en plus puissants viennent ponctuer le propos.


La Symphonie concertante (1779) de Mozart offrait ensuite la rencontre de deux solistes appartenant à des formations actuellement engagées dans un hommage conjoint à Pierre Boulez: Roland Daugareil, premier violon solo à l’Orchestre de Paris, et Christophe Desjardins, altiste à l’Ensemble intercontemporain. Avec, aux premiers pupitres de l’Orchestre Lamoureux, Bernadette Gardey (violon) et Guillaume Paoletti (violoncelle), respectivement issus du Philhar’ et de l’Ensemble orchestral de Paris, la plupart des grandes phalanges de la capitale étaient ainsi représentées comme pour une fête de famille.


La direction vigoureuse et peu complaisante de Jean Deroyer n’incite cependant pas à la jubilation, en décalage avec le violon toujours aussi fin et sensible de Daugareil. Quant à Desjardins, il s’est tellement imposé dans le domaine de l’alto contemporain que sa présence dans ce répertoire faisait figure d’événement: stylistiquement, il fait corps avec son alter ego, mais la surprise – et la déception – viennent de trop nombreuses scories de la part d’un artiste qui maîtrise pourtant quotidiennement des partitions autrement plus complexes. Tout aussi fraternelle que dans la Symphonie, la joute se poursuit en bis dans l’arrangement (1897) par Halvorsen de la Passacaille de la Septième suite pour clavecin (1720) de Haendel.


Pour conclure l’après-midi, l’énergie déployée par Deroyer confère à la Cinquième symphonie «Reformation» (1830) de Mendelssohn un caractère sombre et sérieux, voire raide (Allegro vivace), violent et brutal: une approche inhabituelle, mais défendue de façon tout à fait cohérente.


Le site de Christophe Desjardins



Simon Corley

 

 

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