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Hautbois et cordes

Paris
Salle Cortot
12/08/2007 -  
Antal Dorati : Notturno e capriccio
Toru Takemitsu : Entre-temps
Isang Yun : Quatuor avec hautbois
Arthur Bliss : Quintette avec hautbois

Michel Giboureau (hautbois), Gérard Maître, Philippe Coutelen (violon), Serge Soufflard (alto), Jean-Philippe Martignoni (violoncelle)


Le samedi après-midi Salle Cortot, les musiciens de l’Ensemble orchestral de Paris apportent une touche d’originalité qui fait trop souvent défaut aux programmes des grandes institutions de la capitale: avant Théodore Dubois (19 janvier), Glinka (26 janvier et 23 février) ou Süssmayr (29 mars), les œuvres choisies par le hautboïste Michel Giboureau et regroupées sous le chapeau accueillant de «l’impressionnisme» offraient l’opportunité rare, voire unique, d’entendre quatre compositeurs du siècle passé et de montrer que le répertoire dédié à cet effectif instrumental est plus large que l’inévitable Quatuor avec hautbois de Mozart. Et, pour l’occasion, la formation accueillait un invité de choix, en la personne de Jean-Philippe Martignoni, violoncelliste du Quatuor Parisii.


Comme tant d’autres chefs (de Furtwängler à Klemperer en passant par Mengelberg ou Kubelik), Antal Dorati s’est adonné à la composition, notamment pour le hautbois, accompagné, dans Notturno e Capriccio (1926), d’un quatuor à cordes: dans ce bref diptyque (treize minutes) datant de ses vingt ans, Dorati reste fidèle à ses racines magyares (Notturno) mais sait également user d’une plume vive et savoureuse qui évoque parfois Martinu (Capriccio).


Même ensemble pour Entre-temps (1986), mais changement radical de climat: comme de coutume chez Takemitsu, la fusion entre l’allusif, à la manière de Webern, et le raffiné, à la manière de Debussy crée une atmosphère le plus souvent paisible et étale, dix minutes d’une aquarelle sensible, suggestive et sensuelle. Plus développé (seize minutes), le Quatuor avec hautbois (1994) d’Isang Yun tranche dans ses deux mouvements extrêmes par un discours plus heurté, rythmé et mobile, tandis que le second mouvement se place dans la descendance des «musiques de nuit» de Bartok: malgré une manière particulièrement habile d’éluder les querelles esthétiques, la partition finit par susciter un étrange sentiment de néoclassicisme.


Si le hautbois est si bien représenté dans la musique britannique, on le doit à Leon Goossens (1897-1988), qui passa commande aux plus grands créateurs de son temps, dont Elgar et Vaughan Williams. Situés à égale distance entre le Quintette (1922) de Bax et la Phantasy (1932) de Britten, les trois mouvements (vingt-deux minutes) du Quintette (1927) d’Arthur Bliss ne se complaisent pas dans le fade pastoralisme que l’instrument aussi bien que le style alors en vogue en Angleterre auraient pu autoriser. Malgré un robuste Vivace final, c’est ici une délicatesse ravélienne et un lyrisme teinté de références folkloriques qui prédomine, plus proche d’un Vaughan Williams que d’un Walton.



Simon Corley

 

 

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