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Programme russe pour le Philhar’

Paris
Salle Pleyel
11/23/2007 -  
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 107
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 5, opus 64

Truls Mork (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Manfred Honeck (direction)


Le Philharmonique de Radio France se met à l’heure slave tout au long de cette saison, non seulement avec son directeur musical, Myung-Whun Chung, ou avec Vladimir Fedosseïev, qui apparaît régulièrement à la tête de l’orchestre dans ce répertoire, mais aussi avec des chefs invités, tels que Manfred Honeck, tout récent Generalmusikdirektor à Stuttgart, futur directeur musical de l’Orchestre de Pittsburgh et futur «principal chef invité» de la Philharmonie tchèque.


Truls Mork dans le Premier concerto (1959) de Chostakovitch, c’était l’assurance d’une approche exigeante et économe en pathos, assez éloignée de celle du dédicataire de l’œuvre, Mstislav Rostropovitch. Sans renoncer à sa hauteur de vue coutumière, ni à une sonorité qui ne confond jamais beauté et hédonisme, le Norvégien se livre pourtant davantage que de coutume, entraînant derrière lui un orchestre cinglant et rugueux. Sa précision et sa maîtrise paraissent tellement naturelles qu’elles permettent à l’auditeur de se concentrer sur la musique, où, dans les mouvements extrêmes, le grotesque côtoie le déchirant, tandis que le vaste volet central (Moderato puis Cadence), la tension ne se relâche pas. On aura rarement vu public aussi attentif et silencieux durant cette demi-heure – mais y a-t-il beaucoup plus à dire après le dernier accord? Car un tel phénomène défie la critique mais aussi le critique, tant cette exactitude, ou plutôt cette justesse, aussi bien technique qu’expressive, se passe de commentaires: on peut sans doute faire autrement, mais difficilement mieux.


Mork reviendra à deux reprises à Paris (au Théâtre des Champs-Elysées) durant le premier semestre de 2008: d’abord le 12 mars dans le Concerto d’Elgar (avec l’Orchestre royal du Danemark), puis le 21 mai dans le Quintette en ut majeur de Schubert (avec le Quatuor Artemis). En attendant, plutôt que de se contenter de l’ordinaire des violoncellistes en matière de bis, à savoir Bach, il confirme sa prédilection pour les Suites de Britten – en l’occurrence le Declamato qui ouvre la Deuxième (1967): choix on ne peut plus opportun pour cette soirée, puisque ces pages furent écrites, comme les deux Concertos de Chostakovitch, pour Rostropovitch, qui fit le lien entre les deux compositeurs, le Russe dédiant au Britannique sa Quatorzième symphonie.


Et le lien avec la Cinquième symphonie (1888) de Tchaïkovski? Rostropovitch, bien sûr, si certains se souviennent encore de ce soir de décembre 1980 où il l’interpréta à la tête de l’Orchestre national de France au Théâtre des Champs-Elysées… Mais aussi Benoît de Barsony, premier cor solo de l’Orchestre de Paris, à peine rentré d’une longue tournée en Asie et venu pour un soir prêter main forte au Philhar’: après une redoutable partie obligato dans Chostakovitch, le fameux solo au début du mouvement lent de Tchaïkovski – autant de défis que le jeune soliste relève avec brio.


Honeck avait donné en juin 2001 à Pleyel une Sixième («Pathétique») assez atypique, plus germanique que russe (voir ici). Dans cette Cinquième, l’insistance à souligner le travail sur les détails aurait pu se traduire par une vision fragmentaire et kaléidoscopique, tandis que la densité de la sonorité et du climat évoque curieusement Wagner: jamais suspectes de complaisance, ces tendances sont toutefois équilibrées par un discours qui va sans cesse de l’avant, parfois même de façon précipitée, avec des embardées tour à tour hargneuses et spectaculaires. Comme voici six ans, le chef autrichien reçoit une belle ovation des musiciens, qui ont adhéré à cette conception à la fois électrisante et personnelle, conçue et réalisée avec un grand professionnalisme en même temps que semblant née de cette unicité de l’instant qui est le propre du concert.


Le site de Truls Mork



Simon Corley

 

 

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