About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Ingambe quinquagénaire

Paris
Théâtre du Châtelet
11/20/2007 -  et 23, 24, 25, 26, 27 (Ludwigsburg), 30, 31 octobre, 1er, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11 (Wien), 21*, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 29, 30 novembre, 1er, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 2007, 1er (Paris), 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 30, 31 janvier, 1er, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10 (Zürich), 12, 13, 14, 15, 16, 17 (Leipzig), 19, 21, 22, 23, 24 février (Baden-Baden), 1er-19 juillet (Düsseldorf), 22 juillet-31 août (London), 10-29 septembre (Athina) 2008
Leonard Bernstein : West Side Story
David Curry/Sean Attebury* (Tony), Davinia Rodriguez/Ann McCormack* (Maria), Lena Gordon/Vivian Nixon* (Anita), Spencer Howard (Riff), Gabriel Canett (Bernardo), Herman Petras (Doc), Eric Hoffmann (Officer Krupke), Stephen Paul Johnson (Lieutenant Schrank), Stuart Dowling (Glad Hand), John Arthur Greene (Action), Jeremy Dumont (A-Rab), Christian Patterson (Baby John), Alex Ringler (Snow Boy), Jordan Spencer (Big Deal), Victor James Wisehart (Diesel), Ryan Ghysels (Gee-Tar), Steve Schepis (Tigar), Xavier Cano (Chino), Shawn Burgess (Pepe), Marcus Lovingood (Indio), Rashaan James II (Luis), Steven Montalvo (Anxious), Trevor Illingworth (Nibbles), Richard Marshall (Moose), Kimberly Wolff (Graziella), Jessi Trauth (Velma), Marina Lazzaretto (Minnie), Heidi Kershaw (Clarice), Jacquelyn Scafidi (Pauline), Anna J. Stevens (Anybodys), Kelly Porter (Rosalia), Oneika Phillips (Consuelo), Nicole Chantal de Weever (Teresita), Sophia Brion-Meisels (Francisca), Nicole Baker (Estella), Lauren Lim Jackson (Margarita)
West Side Story Orchestra, Donald Chan (direction musicale)
Joey McKneely (mise en scène et chorégraphie), Paul Gallis (décors), Renate Schmitzer (costumes), Peter Halbsgut (lumières), Rick Clarke (réalisation sonore)


Créé à Washington le 19 août 1957, puis à Broadway le 26 septembre suivant, West Side Story célèbre donc ses cinquante ans. Cet anniversaire est marqué à Paris par la venue d’une production allemande, qui a déjà tourné en Europe ainsi qu’en Asie depuis 2003 et qui s’arrête au Théâtre du Châtelet pour une cinquantaine de représentations à l’occasion des fêtes de fin d’année.


Le parti pris du metteur en scène et chorégraphe Joey McKneely consiste à s’attacher à reconstituer le travail originel de Jerome Robbins: une solution prudente, mais qui a le mérite de ravir le public en ravivant les souvenirs du film (1961) de Robert Wise, tant l’imaginaire et la mémoire, pour ne pas dire la nostalgie, jouent un rôle essentiel s’agissant d’une œuvre entrée dans la légende. Si les costumes de Renate Schmitzer s’autorisent quelques libertés, tout en restant dans l’esprit de l’époque, les lumières de Peter Halbsgut soulignent les moments-clefs de l’action et, surtout, les décors de Paul Gallis – balcons d’immeubles et escaliers de secours, photos (en noir et blanc) de buildings en fond de scène, quelques objets suffisant à situer les lieux – évoquent l’univers de la fameuse affiche.


Maintenant que même Mahler et Holst sont joués sur «instruments anciens», ce retour aux sources, auquel les héritiers des créateurs ont donné leur bénédiction, trouve également son pendant côté musique. Car si les Suites et autres Danses symphoniques ainsi que l’enregistrement effectué à la fin de sa vie par Leonard Bernstein nous ont habitués à un West Side Story plus «symphonique» et «lyrique», c’est ici de «comédie musicale» qu’il s’agit.


Dans la fosse, un petit ensemble qui, selon la nomenclature donnée par le programme, ne correspond pas exactement à la partition originale, mais qui retrouve la taille appropriée à un musical, à savoir vingt et un musiciens: cinq bois, sept cuivres, deux percussions et neuf cordes, ces dernières recrutées au sein de deux orchestres lituaniens car mieux à même, selon le directeur musical, Donald Chan, de «parfaitement maîtriser la phraséologie de la musique classique européenne, non seulement en tant qu’artistes, mais aussi en vertu de leur origine culturelle qui leur donne une réelle affinité avec cette musique».


Diantre! – car ce sont plutôt les vents qui dominent, malgré la sonorisation. Celle ci bénéficie également aux chanteurs et aux acteurs: il serait sans doute à la fois erroné et injuste de recourir aux mêmes critères d’appréciation que pour un ouvrage lyrique, mais même dans les limites de l’exercice, les voix d’hommes manquent un peu de caractère et de charisme, à commencer par le Tony de Sean Attebury. En Maria, Ann McCormack cède parfois à la tentation de faire de l’opéra, tandis que Vivian Nixon se cantonne de façon plus pertinente au registre de la comédie musicale. Mais il faut relever que ces trois premiers rôles font l’objet d’une double distribution.


L’incapacité à accepter les différences, les rivalités entre communautés, la haine de l’autre, la violence, la xénophobie et le racisme, mais aussi un idéal de réconciliation («Somewhere») auquel aspirent les amoureux tout de blanc vêtus, demeurent plus que jamais d’actualité. Un spectacle plus novateur et ambitieux aurait sans doute pu témoigner de ce caractère intemporel, mais même ainsi soigneusement conservé dans son jus des années 1950, le coup d’éclat de Bernstein, Sondheim, Laurents et Robbins n’a pas pris une ride: rythmes électrisants, dynamique collective, professionnalisme «à l’américaine» de rigueur, précision des ensembles dansés – avec de tels ingrédients et une petite pincée de nostalgie, ce West Side Story va au devant d’un confortable succès.


Le site de la production
Le «site officiel» de West Side Story



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com