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Romantisme dégraissé

Paris
Salle Pleyel
11/15/2007 -  et 21 (San Lorenzo de El Escorial), 29 (London) octobre 2007
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn, opus 56a – Rhapsodie pour contralto, opus 53 – Symphonie n° 1, opus 68
Franz Schubert : Gruppe aus dem Tartarus, D. 583 – An Schwager Kronos, D. 369 (orchestrations Brahms) – Gesang der Geister über den Wassern, D. 714

Nathalie Stutzmann (contralto)
The Monteverdi choir, Orchestre révolutionnaire et romantique, John Eliot Gardiner (direction)


John Eliot Gardiner est omniprésent cette saison dans la capitale: après deux concerts autour de Bach à la Cité de la musique en septembre (voir ici), il assurera la réouverture de l’Opéra-Comique avec L’Etoile de Chabrier en décembre, puis il dirigera à deux reprises l’Orchestre symphonique de Londres Salle Pleyel (2 et 3 février) et, à Saint-Denis, l’Orchestre national de France (5 et 6 juin). D’ici là, en conclusion d’une grande tournée européenne entamée voici près d’un mois (Madrid, Barcelone, Londres, Vienne, Bruxelles, Rotterdam et Amsterdam), Paris est la seule ville à bénéficier des trois copieux programmes que deux des formations qu’il a créées, le Chœur Monteverdi et l’Orchestre révolutionnaire et romantique, proposent autour de Brahms et de ses prédécesseurs, de Schütz à Mendelssohn en passant par Bach et Schubert.


Après Schumann, qu’il a enregistré chez Archiv, il était logique que Gardiner en arrive à Brahms, où il a d’ailleurs été précédé par d’autres «baroqueux» (Harnoncourt, Herreweghe, Norrington, …). Dans les Variations sur un thème de Haydn (1873), même si la légèreté des variations rapides peut faire illusion, l’affaire semble cependant mal engagée: orchestre à la dérive – (haut)bois approximatifs, cors rustiques, cordes aigres –, équilibres imparfaits entre les pupitres et mise en place hasardeuse.


Brahms a instrumenté des lieder de Schubert, mais il a par ailleurs réalisé en 1871 des versions pour voix d’hommes (à l’unisson) et orchestre du Groupe surgi du Tartare (1817) et de Au cocher Chronos (1816): magnifique occasion, grâce à un chef de chœur hors pair et à des chanteurs non moins remarquables, de découvrir ces pages rarement exécutées. Tel est aussi le cas du Chant des esprits sur les eaux (1821), sans doute en raison de la formation inhabituelle qu’il requiert (quatre ténors et quatre basses, accompagnés par deux altos, deux violoncelles et deux contrebasses, effectif porté ici à vingt voix et quatorze cordes).


C’est également sur un poème de Goethe que Brahms a composé sa Rhapsodie pour contralto (1869): avec les caractéristiques qu’on lui connaît (voix ample, timbre si particulier dans le grave mais aussi diction empâtée), Nathalie Stutzmann, variant les couleurs et les climats, s’impose par une belle musicalité.


Après les Variations entendues en première partie, ce n’est pas sans appréhension que l’on attendait la Première symphonie (1876): de fait, la qualité instrumentale continue de poser problème, de même que la difficulté d’assurer la cohésion des départs et de trouver les équilibres appropriés, sans doute notamment parce que l’ensemble ne compte que quarante-trois cordes, qui s’interdisent quasiment tout vibrato mais recourent en revanche largement au portamento. Si l’on y ajoute des tempi généralement très allants, lestenants d’un Brahms rond, moelleux et pondéré auront passé une mauvaise soirée. Mais ce dégraissage prévisible ne renie pas pour autant le caractère romantique de l’expression, car l’approche de Gardiner, plus instinctive qu’organique, marquée par une tendance à souligner les détails, mise sur l’élan, le mordant et le sens dramatique.


Le site du Chœur Monteverdi et de l’Orchestre révolutionnaire et romantique
Le site de Nathalie Stutzmann



Simon Corley

 

 

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