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Professionnalisme, en avoir ou pas

Paris
Salle Pleyel
10/30/2007 -  
Concert de gala du Concours Long-Thibaud
Hibiki Tamura, 20 ans (Japon), Premier Grand Prix
Junhee Kim, 17 ans (Corée du sud) Deuxième Grand Prix
Sofya Gulyak, 27 ans (Russie) Troisième Grand Prix
Tae-Hyung Kim, 22 ans (Corée du sud) Quatrième Prix
Antoine de Grolée, 23 ans (France) Cinquième Prix
Tristan Pfaff, 22 ans (France) Sixième Prix


Impression mitigée en sortant de ce «concert de gala» du Concours Long-Thibaud, on avoue s’y être un peu ennuyé. La performance du Premier Prix, Hibiki Tamura, dans le Deuxième concerto pour piano de Rachmaninov s’avère techniquement parfaite, mais elle nous laisse froid. Tout comme Junhee Kim dans le Quatrième concerto pour piano de Beethoven ou Tae-Hyung Kim dans la Danse macabre de Saint-Saëns. Ces musiciens ont-ils quelque chose à nous dire au-delà des notes ? Non. Il n’y a pas d’interprétation (conception d’ensemble, respiration, climats, etc). Dans sa présentation liminaire, le président du jury, Aldo Ciccolini, avait déploré la vitesse excessive de certains solistes, «la musique est un art, pas un sport» ! Malheureusement, on est plus dans le sport que dans l’art !


Pourtant, tout avait bien commencé en première partie de concert avec trois musiciens, délivrant des prestations pensées et réfléchies : Tristan Pfaff (sublime Etude pour les sonorités opposées (Livre II, n° 10) de Debussy), Antoine de Grolée et Sofya Gulyak. Mais ils se retrouvent en 6e, 5e et 3e positions seulement. Ce résultat avait suscité la surprise des observateurs des finales (lire ici et ici). On peut à la limite comprendre pour la pianiste russe, elle est âgée de 27 ans, c’est un peu beaucoup pour un concours, mais les deux Français ?


On peut admettre que les concours, d’une façon générale, s’attachent plus à la technique qu’à l’interprétation, une donnée plus subjective, mais tout de même. Alors allons-y, proposons une explication, en mettant les pieds dans le plat : le professionnalisme. Le Premier Prix a revêtu un smoking queue de pie impeccable, le Deuxième Prix porte un costume tiré à quatre épingles, Tristant Pfaff arrive dans un costume mal taillé et sans cravate (!), et Antoine Grolée est affublé d’un jean et d’une chemises noirs. Pour un «concert de gala», cela relève du jemenfoutisme. La tenue au piano montre le même écart : droits comme un i pour les asiatiques, avachis sur leur piano pour les deux Français. Tristan Pfaff commence avant que la salle ait fait silence, oublie de saluer entre ses deux morceaux… on arrête là. Un tel dilettantisme, sur la durée d’un concours exigeant, ne peut que faire perdre des points et trahit un manque de sérieux et de concentration qui, au final, fait la différence.


Rajoutons à cela l’erreur, pour ne pas dire la bêtise, du Concours Long-Thibaud d’avoir supprimé le Prix du public, et qui aurait pu contrebalancer le classement final, et voilà le résultat ! Pourtant, avec le talent des conservatoires et des professeurs français, les performances de nos jeunes musiciens devraient être meilleures. Il leur manque juste un peu de professionnalisme...






Philippe Herlin

 

 

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