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Beethoven apaisé

Paris
Cité de la musique
09/29/2007 -  et 27 septembre 2007 (Besançon)
Ludwig van Beethoven : Egmont, ouverture opus 84 – Concerto pour violon et orchestre, op. 61 – Symphonie n° 3, op. 55 "Héroïque"

Viktoria Mullova (violon)

La Chambre Philharmonique, Emmanuel Krivine (direction)


Dans le cadre du cycle « Musique des Lumières-Le triomphe de la raison », organisé du 29 septembre au 12 octobre, étaient données, dans la grande salle de la Cité de la musique, des pages du début du XIXe siècle du plus grand déraisonnable de l'époque charnière entre le classicisme et le romantisme : Beethoven.





L'interprétation tira effectivement ces pages vers le XVIIIe siècle. L'orchestre organisé de façon classique et composé d'instruments anciens à la belle sonorité claire et ronde, d'une parfaite homogénéité, sous la direction d'Emmanuel Krivine, nous présenta tout d'abord l'ouverture d'Egmont en soulignant son caractère de musique de scène. Nul esprit prométhéen, nulle marque du Titan, nulle volonté de révolte ne transparaissaient alors qu'il s'agissait pourtant d'évoquer le comte d'Egmont, résistant à l'envahisseur espagnol et finalement décapité sur ordre du Duc d'Albe (qui aurait regretté son geste si l'on en croit le récent entretien accordé à El Pais par l'un de ses descendants). Mais le souci du détail, la distinction et la qualité de l'articulation y gagnèrent.





Le Concerto pour violon fut présenté dans le même esprit. Viktoria Mullova le partagea parfaitement avec le chef. Quelques imprécisions mineures ne purent cacher l'éblouissante maîtrise de la violoniste d'origine russe, notamment dans les registres aigus, proprement diaboliques. Là encore, cependant, aucune dynamique révolutionnaire, mais des assauts de charme inspirés par l'espérance amoureuse et la nature, la fin du Larghetto central touchant à la grandeur.





Malgré de nombreux rappels, l'élégante et élancée Viktoria Mullova, qui participa souvent aux tutti, manifestant ainsi une parfaite harmonie avec l'orchestre, renonça au bis.





Après l'entracte, était interprétée, de façon lumineuse, la Symphonie Héroïque. Manifestant un réel souci de cohérence, le chef lui imprima, dans des tempi plutôt rapides, un esprit tournant le dos aux conditions de sa dédicace mais rappelant celles de sa première exécution, dans les salons du prince Lobkowitz. Le public n'en fut nullement décontenancé, réservant des applaudissements nourris à l'orchestre et son chef.





Emmanuel Krivine annonça ensuite au public qu'il venait d'atteindre l'âge de soixante ans et qu'il avait dû attendre cet âge là pour bénéficier d'un tel accueil et d'une telle symbiose avec un orchestre. De la part d'un chef si exigeant à l'égard des orchestres, on imagine la fierté de La Chambre Philharmonique. Le public, lui, y gagna une reprise de l'impressionnante coda de l'Allegro molto final.


Le site de Viktoria Mullova
Le site de La Chambre Philharmonique


Stéphane Guy

 

 

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