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Deux raretés et une valeur sûre

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/30/2007 -  
Georges Enescu : Suite n°3, opus 27 “Villageoise”
Jacques Ibert : Concerto pour flûte
César Franck : Symphonie en ré mineur

Mario Caroli (flûte)
Orchestre National de Belgique, Cristian Mandeal (direction)



En donnant une œuvre d’Enescu, l’Orchestre National de Belgique contribue intelligemment au renouvellement des programmes des concerts qui, gouvernés par d’inévitables impératifs de rentabilité, se cantonnent trop souvent dans la facilité et aux pages les plus rabâchées du répertoire. Bien que son nom soit largement connu, ne fût-ce que grâce aux liens qui l’unissaient à Yehudi Menuhin, Georges Enescu, compositeur majeur, figure tout simplement rarement à l’affiche, à l’instar de Sibelius – scandaleusement oublié à Bruxelles l’année des cinquante ans de sa disparition – ou de Martinu. Aussi l’opportunité d’entendre sa Troisième Suite « Villageoise » (1938) fait-elle figure d’événement.


Evoquant le déroulement d’une journée et d’une nuit dans un village campagnard, cette œuvre ne se cantonne pas dans un folklorisme de pacotille. Son orchestration, splendidement réalisée, ainsi que les traitements sonores, témoignent d’une écriture particulièrement savante. L’Orchestre National de Belgique ne peut rêver meilleur guide que le roumain Cristian Mandeal, chef principal du Hallé Orchestra et de l’Orchestre Philharmonique Georges Enescu, et qui a enregistré l’œuvre symphonique de son compatriote. Exaltée et installant d’amblée un climat idiomatique, la phalange nationale prouve que cette musique lui va comme un gant : la palette de couleurs particulièrement évocatrice, les prestations solistes très soignées ainsi que le scrupuleux travail porté sur le son rendent justice à Enescu.


Jacques Ibert est également un grand absent des salles de concert. Prolongeant idéalement le climat pastoral de la Suite d’Enescu, son Concerto pour flûte (1933) figure toutefois au répertoire de bon nombre de flûtistes, sans doute séduits par la qualité de sa facture, son ton élégiaque et sa fraîcheur d’inspiration. Déployant un jeu maîtrisé et finement articulé, Mario Caroli combine classe et élégance dans une prestation d’une virtuosité étourdissante et jamais en défaut de projection. L’Orchestre National de Belgique le suit dans son entreprise en se distinguant par sa clarté et son souci de l’équilibre.


Une Symphonie (1888) de Franck pensée dans les détails et solidement architecturée achève de convaincre le public. L’enchaînement naturel des idées, ainsi que la puissance et la noblesse de ton, font tout le prix de cette interprétation du chef roumain qui, tout en ne lâchant jamais la bride d’un orchestre inspiré, crée un vaste espace d’expression.


Le site de Mario Caroli





Sébastien Foucart

 

 

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