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Le festival des superlatifs

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
09/10/2007 -  

Béla Bartok: Concerto pour piano n° 1

Gustav Mahler: Symphonie n° 1



Daniel Barenboim (piano)
Orchestre Philharmonique de Vienne, Gustavo Dudamel (direction)


Selon une tradition désormais bien établie, Claudio Abbado a ouvert le festival de Lucerne, retrouvant pour l’occasion l’orchestre de la prestigieuse manifestation. Cette formation, née en 2003, est composée principalement de musiciens du Mahler Chamber Orchestra, auxquels se joignent chaque été des solistes de renom, aux postes de premiers pupitres. Après la 9e Symphonie de Beethoven, le chef italien a poursuivi son cycle Mahler en proposant la Symphonie n° 3. Les affinités du maestro avec le compositeur viennois sont évidentes, et les longues secondes de silence qui ont séparé le dernier accord des applaudissements sont un signe révélateur de l’émotion du public. Chaque concert d’Abbado, à Lucerne pour le moins, est un moment de recueillement. En cours de festival, le chef a malheureusement fait savoir que, pour des raisons de santé, il ne pourrait pas diriger l’orchestre lors des concerts prévus à Carnegie Hall début octobre. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il se rétablira rapidement et qu’il sera présent l’année prochaine à Lucerne.


L’émotion a aussi submergé les auditeurs lors d’un autre moment fort de la cuvée 2007: la première mondiale de In tempus praesens, le nouveau concerto pour violon de la Tatare Sofia Gubaidulina, interprété par Anne-Sophie Mutter et le Philharmonique de Berlin, sous la direction de Simon Rattle. A la fin de l’exécution, la très glamour diva du violon, dans une magnifique robe bleue, a fait venir sur scène la compositrice, une petite femme tout en gris, habillée en garçon manqué. Le contraste était des plus saisissants. Mis à part quelques passages à la tonalité plutôt légère, l’œuvre se caractérise par sa noirceur et sa violence, laissant deviner les épreuves de l’existence par lesquelles son auteur a passé.


Autre moment d’exception: les débuts de Gustavo Dudamel, le jeune prodige de la baguette, avec la légendaire Philharmonie de Vienne, sous le regard protecteur de Daniel Barenboim, l’un des mentors du maestro vénézuélien, qui n’a pas hésité à donner des tapes dans le dos à son jeune confrère ou à lui pincer la joue, faisant rire aux éclats le public. Dans le Concerto pour piano n° 1 de Bartok, Barenboim a fait preuve d’une impressionnante virtuosité mais n’a pas pleinement convaincu, son jeu paraissant superficiel et parfois confus. Dans la Symphonie n° 1 de Mahler, Dudamel a laissé parler son tempérament juvénile, au détriment des nuances, mais la salle entière semblait ravie, heureuse de terminer cette édition 2007 par une ovation debout, spontanée et méritée.




Claudio Poloni

 

 

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