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Scherzo

Bayreuth
Festpielhaus
08/12/2007 -  08/23/2007
Richard Wagner :Siegfried
Stephen Gould (Siegfried), Albert Dohmen (Der Wanderer), Hans-Peter König (Fafner), Andrew Shore (Alberich), Gerhard Siegel (Mime), Mihoko Fujimura (Erda), Brünnhilde (Linda Watson), Robin Johannsen (Waldvogel)
Orchestre du Festival de Bayreuth, Christian Thielemann (direction)
Tankred Dorst (mise en scène)

La colère de Wotan s’est calmée et le soleil a enfin fait son apparition sur Bayreuth pour cette troisième journée. Par comparaison aux autres journées de la Tétralogie, il se passe des événements plutôt heureux dans cet opéra. Les méchants sont tués et le héros gagne le cœur de l’héroïne. On en viendrait à oublier que le sang a à nouveau coulé, que les liens familiaux entre Siegfried et Brünnhilde sont tout sauf clairs et que l’apothéose finale risque d’être de courte durée.


Après une Walkyrie scéniquement faible, ce Siegfried est une bonne surprise. Les personnages se remettent enfin à bouger et surtout il y a une vraie conception. Le décor du premier acte est une salle de classe abandonnée où le « professeur Mime » essaye sans grand succès d’avoir un peu d’autorité sur Siegfried. Celui-ci y est décrit comme le vilain garnement qu’il est irrespectueux, impatient, violent et trop content de montrer à tout va sa nouvelle épée, pardon son nouveau jouet, avec la fierté d’une enfant à qui on a offert son premier couteau suisse. Seul le combat avec le dragon, noyé dans les fumées, déçoit.


La direction de Christian Thielemann reste au plus haut niveau. Il faut probablement juste regretter qu’il gomme légèrement les aspects les plus sauvages de l’œuvre. Que ce soient hier lors d’une chevauchée des Walkyries un peu trop sage ou lors de l’air de la forge du premier acte, il y a dans la musique une certaine violence que Thielemann cherche à embellir. Mais ce n’est qu’une minime critique devant, répétons-le, une superbe réalisation.


C’est un plaisir de retrouver Gerhard Siegel, Mime irrésistible et drôle, ainsi que Hans-Peter König, Andrew Shore et Mihoko Fujimura dans sa bien trop courte intervention. Le Waldvogel de Robin Johannsen était placé trop en retrait, la rendant inaudible, un comble à Bayreuth. Albert Dohmen est un peu moins chez lui dans la conversation du premier acte avec Mime que dans la brutale confrontation avec Erda. Au total, c’est un très grand Wotan qui a la dimension vocale et la puissance voulue par Wagner et un des artisans de la réussite de ce Ring.


Dans le rôle terrible de Siegfried, Stephen Gould est une heureuse découverte. Il a la tessiture et la vaillance du personnage. Il est confortable sur scène et sait bouger. S’il force par moments au premier acte, la ligne de chant est musicale et la voie ne détimbre pas. Voici un Siegfried qui a droits aux honneurs et que Paris pourra découvrir la saison prochaine dans Tannhaüser. De son coté, Linda Watson ne démérite pas même si elle est plus à son aise dans les mediums que dans les aigus.


Tout parait si idyllique dans ce scherzo wagnérien. On sait hélas que cela ne va pas durer …



Antoine Leboyer

 

 

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