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Pour Slava

Paris
Salle Pleyel
06/25/2007 -  et 22 juin 2007 (Reims)
Dimitri Chostakovitch : Lento extrait de la Symphonie n° 1, opus 10
Eric Tanguy : In terra pace (création)
Martin Matalon : … del matiz al color…
Antonin Dvorak : Concerto pour violoncelle n° 2, B. 191, opus 104

Anne Gastinel (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Michel Plasson (direction)


Après les deux semaines que lui consacra l’Orchestre de Paris en novembre dernier (voir ici et ici), ce devait être la grande fête pour les quatre-vingts ans de Mstislav Rostropovitch, né le 27 mars 1927; ce fut finalement un «hommage à Slava», disparu le 27 avril dernier. Donné en la basilique Saint-Rémi en ouverture des dix-huitièmes Flâneries musicales de Reims, ce concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France était repris trois jours plus tard à Paris: fidélité d’un pays qui, en 1974, accueillit le violoncelliste russe en exil et lui trouva un autre diminutif affectueux, «Rostro». Et, même si ces deux heures ne suffisaient évidemment pas à rendre justice à toutes les facettes d’une personnalité qui a exercé sa fascination au-delà du seul monde musical, le programme rappelait à notre mémoire quelques-uns des traits les plus importants d’une vie et d’une carrière hors du commun.


D’abord l’ami de Chostakovitch, qui lui destina ses deux Concertos: le Lento de sa Première symphonie (1925), sous la baguette romantique de Michel Plasson, n’en prend que davantage son caractère d’élégie – avec solo de violoncelle, bien sûr – et de marche funèbre.


Ensuite l’infatigable commanditaire de partitions nouvelles, au travers d’Eric Tanguy, qui lui dédia son Deuxième concerto (2000), devenu ensuite un cheval de bataille d’Anne Gastinel. Le compositeur français, qui avait prévu de célébrer l’anniversaire de Rostropovitch par un Gloria, a finalement écrit une sorte de Requiem, sous la forme d’une pièce concertante de près d’une demi-heure, In terra pace, dont Gastinel, précisément, offre la création. Aussi fédératrice que le titre, la musique présente les avantages (de belles échappées poétiques) et inconvénients (une structure un peu lâche) de son caractère rhapsodique, encore que l’on puisse y distinguer trois temps, séparés respectivement par une cadence et par un long duo entre le soliste et le violoncelle solo de l’orchestre.


L’instrumentiste n’était évidemment pas oublié, par le biais de l’octuor de violoncelles – en l’espèce celui constitué au sein de l’Orchestre philharmonique de Radio France, qui se fait plaisamment appeler «Les Philhar’art’cellistes» – dans une pièce autrement plus dense et personnelle, … de la matière à la couleur (1999), composée par Martin Matalon pour les Rencontres de Beauvais, où il fit la connaissance de Rostropovitch: dix minutes fortement contrastées où, en deux vagues successives, l’agitation et le chaos, faisant sonner avec puissance les huit violoncelles, s’estompent et s’apaisent dans une quasi-immobilité.


Enfin, le Concerto (1895) de Dvorak, que Rostropovitch a enregistré à maintes reprises en studio ou en public, permettait en même temps de saluer celui qui a donné son nom à l’un des concours internationaux de la Ville de Paris. La première édition, en 1977, couronna Frédéric Lodéon (premier prix ex-aequo avec Lluis Claret), présent Salle Pleyel, ouvrant un palmarès d’une belle richesse: Yvan Chiffoleau, Pierre Strauch, Maria Kliegel, Mischa Maisky, Dominique de Williencourt, Gary Hoffman, Jean-Guihen Queyras, Sonia Wieder-Atherton, Han-Na Chang, Jérôme Pernoo, Henri Demarquette, Emmanuelle Bertrand, François Salque, Tatiana Vassilieva, mais aussi Daniel Raclot, premier violoncelle solo du Philhar’, et… Anne Gastinel, troisième prix (ex-aequo avec Xavier Phillips) de la quatrième édition (1990).


Elle surmonte sans effort apparent l’épreuve consistant à jouer deux pages aussi exigeantes au cours de la même soirée, mais, toute de retenue et de finesse, elle semble toutefois avoir davantage de mal à s’imposer face à un orchestre porté par la nature généreuse de Plasson et enrichi par la présence de premiers pupitres inhabituels, à commencer par Vincent Lucas, exceptionnel première flûte solo de l’Orchestre de Paris.


Le site d’Eric Tanguy
Le site de Martin Matalon
Le site (non officiel) d’Anne Gastinel



Simon Corley

 

 

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