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Main de fer

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/17/2007 -  et 16 juin 2007 (Luxembourg)
Richard Strauss : Also sprach Zarathustra, opus 30
Johannes Brahms : Symphonie n° 2, opus 73

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons (direction)


Vienne, Berlin, Amsterdam, Saint-Pétersbourg, Dresde, Leipzig, New York… la saison symphonique qui s’achève aura été d’une rare richesse, même si 2007-2008 promet sans doute encore plus, notamment grâce à la présence de trois des plus belles phalanges américaines (Boston, Chicago, Los Angeles), qui n’étaient pas venues à Paris depuis fort longtemps. C’est également le cas de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise (BRSO), qui, après le Bayerisches Staatsorchester de Kent Nagano et les Münchner Philharmoniker de Christian Thielemann (voir ), concluait la très intéressante succession, à l’affiche du Théâtre des Champs-Elysées, des meilleures formations du Freistaat Bayern avec leurs directeurs musicaux respectifs.


L’absence du BRSO dans la capitale constituait d’autant plus une anomalie que Mariss Jansons, qui en est le Chefdirigent depuis 2002, est souvent apparu au cours des dernières années à la tête d’autres orchestres, notamment la Philharmonie de Vienne à plusieurs reprises (voir notamment ici), mais aussi l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler (voir ici) et, encore tout récemment, l’autre prestigieux ensemble qui lui a confié les fonctions de directeur musical, l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam (voir ici).


Même si d’autres villes allemandes se sont fait une spécialité straussienne, à commencer par Dresde, c’est à Munich, précisément, que fut composé Ainsi parlait Zarathoustra (1896), œuvre idéale pour effectuer, en tournée, une démonstration de virtuosité. S’il possède un caractère moins typé et séducteur que celui de Berlin, Vienne ou même Leipzig, entendu quelques jours plus tôt (voir ici), l’orchestre n’en déploie pas moins des qualités impressionnantes: une sonorité somptueuse, une formidable solidité, des pupitres sans véritable faiblesse. Les cuivres ont sans doute ici davantage l’occasion de se mettre en valeur, mais il faut également mentionner l’impeccable violon solo, Andreas Röhn. Autre atout, particulièrement précieux face à un chef qui sait précisément ce qu’il veut: les musiciens se plient avec une discipline impeccable aux orientations de Jansons, dont l’interprétation, dramatique sans être monumentale, opulente ou pesante, combine tempi plutôt allants et tenue très ferme du discours.


Si cette approche présente l’avantage d’éviter les excès auxquels la partition peut si aisément donner lieu, elle se traduit toutefois par un léger manque de souplesse et de naturel, plus gênant dans une Deuxième symphonie (1877) de Brahms qui ne retrouve pleinement son souffle et son élan, sa fougue et sa vigueur que dans l’Allegro con spirito final. Cela étant, c’est bien la seule ombre de reproche que l’on puisse adresser à une exécution par ailleurs exemplaire, soigneusement construite, admirablement mise en place, hommage à l’idéal classique de Brahms plutôt qu’à sa nature romantique.


Deux bis viennent compléter ce court programme, à nouveau avec Brahms et Strauss: d’abord une stupéfiante et cinglante Cinquième danse hongroise, aux antipodes des dérives sucrées de Maazel quelques semaines plus tôt avec le Philharmonique de New York (voir ici), puis les dernières pages de la Suite de valses du Chevalier à la rose (1910), confirmant qu’en bon disciple de Mravinsky, le chef letton ne s’embarrasse pas toujours de couvrir sa main de fer d’un gant de velours.


L’orchestre et son directeur musical seront de retour à deux reprises au Théâtre des Champs-Elysées, les 29 septembre et 8 mars prochains, une fois de plus dans le répertoire germanique (Haydn/Bruckner puis Wagner/Mahler), tandis que Mariss Jansons reviendra le 24 mai Salle Pleyel, à la tête du Concertgebouw d’Amsterdam, pour un concert Weber/Schumann/Moussorgski: autant d’événements qui s’annoncent d’ores et déjà singulièrement prometteurs.


Le site de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise



Simon Corley

 

 

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