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Concertos avec ou sans soliste

Paris
Salle Pleyel
06/15/2007 -  
Witold Lutoslawski : Concerto pour orchestre
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 1, opus 15

Emanuel Ax (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Le Concerto pour orchestre (1954) a imposé le nom de Lutoslawski sur la scène musicale et, quoique n’étant pas le plus représentatif de son style, demeure l’une de ses œuvres les plus jouées. On a ainsi déjà pu l’entendre en début de saison par l’Orchestre de Paris sous la direction de Yan Pascal Tortelier (voir ici), mais en cette même Salle Pleyel, Myung-Whun Chung et l’Orchestre philharmonique de Radio France ont démontré qu’elle pouvait susciter des interprétations de nature très différente. Compte tenu des oukases esthétiques et idéologiques que le régime faisait alors peser sur les créateurs, le compositeur fut contraint de recourir, de près ou de loin, à des thèmes populaires. Chung fait ici ressortir en quoi non seulement Lutoslawski s’est brillamment accommodé de cette contrainte mais a su la tourner en dérision, rendant aux autorités la monnaie de leur pièce.


Rien de décoratif ou de folklorique, par conséquent, mais plutôt des échos de Bartok (Concerto pour orchestre, bien sûr, mais aussi Musique pour cordes), dans cette approche allante et étouffante, sombre et intense, hypertendue et survoltée, parfois même violente et brutale, notamment dans des tutti trop souvent saturés et confus. Nulle respiration, nul répit, pas même dans le Capriccio notturno, certes léger comme du Mendelssohn mais grimaçant et grotesque comme du Ligeti, avec un Arioso central effrayant. Dès lors, le thème simpliste de la Passacaglia peut se répéter de manière imbécile comme celui de la Septième symphonie de Chostakovitch et le cauchemar sonore se prolonger par une Toccata cinglante, haletante et précipitée, puis s’achever sur un Corale qui n’ouvre pas sur des lendemains qui chantent.


La seconde partie du concert conservait un lien avec la Pologne: en effet, lorsque Emanuel Ax y naquit, Lvov faisait partie de l’Union soviétique, mais dix ans plus tôt, avant la Seconde Guerre mondiale, la ville, où des musiciens tels que Horszowski et Skrowaczewski avaient également vu le jour, était encore polonaise. Déjà apparu à Pleyel en janvier dernier dans un concerto de Mozart (voir ici), le pianiste américain s’attaquait cette fois-ci à plus forte partie, avec le Premier concerto (1858) de Brahms: nullement effrayé par le défi technique, développant une puissance qui lui permet de dominer aisément le flot orchestral sans pour autant verser dans la dureté, il sait également faire patte de velours. Très applaudi par les musiciens, il livre une lecture d’excellent aloi mais peu caractérisée, entre raideur du propos et maniérisme de certains ralentis, donnant ainsi le sentiment de ne pas toujours emprunter le même chemin que Chung, plus engagé mais à la tête d’un orchestre que l’on a connu plus précis.


Le site d’Emanuel Ax



Simon Corley

 

 

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