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Piano fantasque

Paris
Maison de Radio France
05/27/2007 -  
Joseph Haydn : Sonate n° 62, Hob.XVI.52
Leos Janacek : Sonate «1er octobre 1905»
Franz Schubert : Sonate n° 22, D. 959

Ivan Klansky (piano)


Le week-end de concerts gratuits de Radio France sur le thème «L’Empire brûle-t-il?» a offert la rare occasion d’entendre en récital Ivan Klansky, le pianiste du Trio Guarneri de Prague, dans un programme qui, accordant une large place à deux des plus grands représentants de la tradition viennoise (Haydn, Schubert), évoquait en même temps, par le biais de Janacek, la remise en cause de cette tradition et la contestation politique qui y était attachée.


De la Soixante-deuxième sonate (1794) de Haydn, Klansky fait ressortir l’humeur capricieuse et fantasque: effets de surprise et guirlandes de triples (Allegro initial) ou doubles (Presto final) croches se succèdent ainsi de façon plaisante, sans s’attarder outre mesure sur la profondeur de l’Adagio central. Un piano peu avare de contrastes mais aussi de rubato, qu’une élégance innée semble cependant préserver à chaque instant de toute dérive décorative ou maniériste.


Quoique dans un tout autre registre, cette fantaisie convient à merveille au caractère quasi improvisé et à la liberté de ton de la Sonate «1er octobre 1905» de Janacek, qui aura bénéficié ici d’une interprétation exemplaire, comme livrée d’un seul souffle.


Contrairement à bon nombre de ses confrères, le pianiste tchèque se refuse, dans la Vingt-deuxième sonate (1828) de Schubert, à mettre en valeur sa construction monumentale ou son esprit métaphysique, préférant souligner son ascendance haydnienne et mozartienne. Le tempo est vif (à peine plus d’une demi-heure) et le ton léger, de telle sorte que les nuages de l’Andantino ou de l’Allegretto final s’intègrent assez mal dans cette idylle. Ménageant des silences prolongés et n’hésitant pas à ralentir ici ou là le discours, l’interprétation revendique à nouveau une grande liberté, et même une malice qui s’épanouit tout particulièrement dans le Scherzo. Cette agréable promenade dans l’œuvre de Schubert permet de goûter à une technique rarement prise en défaut et, surtout, à une superbe maîtrise du clavier: un jeu très articulé, d’une grande clarté, faisant bien ressortir les différents plans sonores, et d’une confortable subtilité, conservant une parfaite rondeur jusque dans le staccato, tout en sachant déployer en tant que de besoin une belle puissance.


Le bis marque un retour à Janacek – Une feuille emportée, deuxième pièce de son cycle Sur un sentier herbeux (1911) – encore que cette miniature évoque la grâce de Dvorak et, pourquoi pas aussi, de Schubert.


Le site du Trio Guarneri de Prague



Simon Corley

 

 

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