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Puppet show

Bruxelles
La Monnaie
05/12/2007 -  13* et 15 mai 2007
Claudio Monteverdi : Il ritorno d’Ulisse in patria
Nikolay Borchev (Ulisse, L’Humana fragilità), Romina Basso (Penelope), Lluís Vilamajó (Telemaco, Pisandro), Marek Rzepka (Nettuno, Antinao, Tempo), Damien Guillon (Anfinomo), Raffaella Milanesi (Fortuna, Melanto), Jan van Elsacker (Eumete, Eurimaco, Giove), Adriana Fernández (Amore, Minerva)
Ricercar Consort, Philippe Pierlot (direction & viole de gambe)
William Kentridge (mise en scène & décors), Adrian Kohler (décors, marionnettes & costumes), Wesley France (conception originale des éclairages), AJ Weissbard (éclairages), Handspring Puppet Company


Créé par la Monnaie en 1998 et repris en 2004, le très original Ritorno d’Ulisse conçu par William Kentridge et la sud-africaine Handspring Puppet Company est de nouveau à l’affiche pour trois représentations. Intelligente tentative de remise en question du spectacle d’opéra, ce projet associe des chanteurs à des marionnettes - sans que les marionnettistes ne soient dissimulés - au sein d’un dispositif scénique impliquant la vidéo (conçue par Kentridge) et dans lequel s’intègrent les instrumentistes, disposés face au public.


Ce Ritorno se concentre sur l’action principale, à savoir le récit de Penelope et d’Ulisse, ce qui ramène la durée d’exécution à une bonne heure et demi. A la trappe, de ce fait, les intermezzi burlesques ou encore les personnages d’Iro et d’Ericlea, tandis que les personnages d’Eumete et d’Eurimaco ont été quelque peu remaniés. Cette adaptation dramaturgique, nécessaire d’un point de vue logistique (les marionnettes en bois ne peuvent être tenues à bout de bras plus de trois minutes), va de pair avec un allégement de l’orchestre : sept musiciens, seulement, jouant viole de gambe, lirone, harpe, théorbe et guitare.


Les marionnettes, très expressives et esthétiques, sont manipulées chacune par un marionnettiste de la Handspring Puppet Company mais également, sauf exceptions, par un chanteur (qui chante en même temps le personnage qu’il porte…), ce qui nécessite un certain sens de la coordination (on devine à quel point les répétitions ont dû être longues pour parvenir à une telle symbiose) mais les marionnettes prennent vie sans peine. Toutefois, jamais le chant n’est affecté et l’on soulignera la belle homogénéité d’une distribution rompue à la musique ancienne et baroque, et de laquelle se démarquent tout particulièrement Nikolay Borchev, dans le rôle titre, et Romina Basso dans le celui de Penelope.


Grâce à la magie de la scénographie, valorisée par de très beaux éclairages, ce spectacle parvient à faire oublier son caractère expérimental mais il s’avère intellectuellement exigeant, le rapprochement entre la vidéo, mélange de dessins animés, d’imagerie médicale et de films, et ce qui se passe sur scène pouvant difficilement être réalisé si on ignore les intentions de William Kentridge, par ailleurs explicitées dans le très beau programme de salle.


Présents déjà lors de la création, Philippe Pierlot et le Ricercar Consort participent à la réussite de cette alchimie particulière, à la fois touchante et hors du commun.



Sébastien Foucart

 

 

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