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Les adaptations des Moraguès

Paris
Sorbonne (Amphithéâtre Richelieu)
04/06/2007 -  
Marko Tajcevic : Sedam balkanskih igara (adaptation David Walter)
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor à cordes n° 15, K. 421 (adaptation David Walter)

Quintette Moraguès: Michel Moraguès (flûte), David Walter (hautbois), Pascal Moraguès (clarinette), Pierre Moraguès (cor), Patrick Vilaire (basson)


Pour sa venue aux «Concerts de midi» de la Sorbonne, le Quintette Moraguès s’est conformé sans peine au principe de ces séances, en sélectionnant une «œuvre rare» et une «œuvre phare», mais sans perdre de vue ce qui, depuis près de vingt-sept ans déjà, constitue l’une de ses spécificités: le souci d’étendre le répertoire pour quintette d’instruments à vent que lui autorisent les talents d’adaptateur de son hautboïste, David Walter.


Prisées d’Arthur Rubinstein, déjà transcrites notamment par Jascha Heifetz, les Sept danses balkaniques (1927) du Marko Tajcevic (1900-1984) ont également attiré l’attention du quintette français: on le comprend sans peine, car ces très brèves pièces, d’une durée globale de moins de dix minutes, si elles ne donnent sans doute qu’un aperçu très partiel de la production du compositeur serbe, n’en possèdent pas moins un goût savoureux et une dynamique entraînante, seule la quatrième, en position centrale, adoptant un tempo plus retenu, dans l’esprit de la Berceuse de L’Oiseau de feu de Stravinski. Mais le langage évoque surtout le premier Janacek, celui des Danses de Lachie, demeurant ainsi en retrait de certaines inspirations contemporaines dans la région, qu’il s’agisse de Balkanophonia de Slavenski ou des Danses grecques de Skalkottas.


Parmi les adaptations signées de David Walter, on relève plusieurs quatuors, dont quatre de Mozart: un défi face au genre «abstrait», par excellence, de la musique de chambre, qui ne semble pas appeler de couleurs supplémentaires, particulièrement d’ailleurs l’austère Quinzième (1783), deuxième des six dédiés à Haydn, qui avait été choisi pour l’occasion. S’agissant de l’arrangement, on peut relever, sans en tirer d’autre conclusion, qu’il se situe à l’opposé de la démarche de Mozart, qui avait lui-même transformé sa propre Douzième sérénade (pour huit instruments à vent) en Quintette à cordes. En tout état de cause, David Walter a effectué sur l’œuvre un travail d’une habileté remarquable, qui ne cherche pas à reconstituer pour autant un «à la manière de Mozart»: parmi ses trouvailles, il faut relever l’alternance du hautbois et du cor anglais, ce dernier conférant à certaines pages un tour plus archaïsant et mélancolique. Cela étant, quelle que soit la virtuosité des musiciens, un trait aux cordes demeure plus aisé, ce que traduit parfois, pour le quintette à vent, une tendance à freiner l’allure.


Ce très court programme sera suivi de pas moins de six bis, soit plus d’un quart d’heure de musique cultivant une «authenticité» nationale variable, mais regroupant les favoris de longue date du répertoire des Moraguès: l’Entracte (Aragonaise) de Carmen (1875) de Bizet, la Danse rituelle du feu de L’Amour sorcier (1915) de Falla, la Deuxième des huit Danses slaves de l’opus 72 (1886) de Dvorak, la Polka de L’Age d’or (1930) de Chostakovitch, la Pizzicato-Polka (1869) des frères Strauss, avec mini-cadence finale de la flûte, et, debout, le Finale de Rikudim (1985) de Jan van der Roost, avec «hey» et «hoy» exclamatifs de rigueur.


Le site de David Walter



Simon Corley

 

 

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