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Le chant avec ou sans la voix Paris Maison de Radio France 03/30/2007 - Ernest Chausson : Chanson perpétuelle, opus 37 (*)
Ottorino Respighi : Il Tramonto (#)
Johannes Brahms : Sextuor à cordes n° 2, opus 36
Sophie Fournier (soprano), Virginie Buscail, Florent Brannens (violon), Anne-Michèle Lienard (*), Marie-Emeline Charpentier (#) (alto), Nadine Pierre (#), Marion Gailland (*) (violoncelle), Anne-Lise Gastaldi (piano)
Avec des thématiques de plus en plus en vastes, pour ne pas dire gigantesques, les week-ends «Portes ouvertes» de Radio France perdent en spécificité stimulante ce qu’ils gagnent sans doute en souplesse d’organisation, à l’image de ces sept concerts gratuits regroupés sous le simple titre de «Voix»: selon le principe habituel, toutes les époques (des polyphonies de la fin du XIVe de l’Ensemble Micrologus au jazz avec Claudia Solal) et toutes les formes (a capella, solo, ensembles, chorales) sont accueillies, offrant ainsi entre autres une soirée Ohana, la Petite messe solennelle de Rossini et un récital de Stéphane Degout.
Le programme d’ouverture, confié comme de coutume aux musiciens des orchestres de Radio France – cette fois-ci à ceux du Philharmonique – a, non moins comme de coutume, rempli les cent soixante places du studio Sacha Guitry, en proposant d’abord deux œuvres où la voix s’insère dans un cadre chambriste: quintette avec piano pour la Chanson perpétuelle (1898) de Chausson, quatuor à cordes pour Il Tramonto (1914) de Respighi (déjà apparu en octobre 2005 à Radio France dans un week-end… «Musique et nature»), témoignant d’une époque où cette association a commencé à s’imposer, Schönberg venant s’inscrire chronologiquement à mi-chemin avec son Deuxième quatuor. Dans l’une, plus mélancolique, comme dans l’autre, plus ensoleillée, Sophie Fournier, qui remplaçait Delphine Haidan, souffrante, fait merveille par sa chaleur, par sa justesse et par le soin qu’elle apporte à la ligne de chant.
Le Second sextuor à cordes (1865) de Brahms, avec son sens lyrique particulièrement développé, a toute sa place dans une telle programmation, tant il s’apparente souvent à la prolongation instrumentale d’épanchements de caractère vocal. Les musiciens réunis pour l’occasion ne manquent pas de mettre en valeur cette dimension, notamment le violon de Virginie Buscail et le violoncelle de Nadine Pierre, même si l’on peut concevoir un Brahms aux sonorités moins uniment claires et aux timbres moins verts, réservant davantage de nuances de couleurs.
Simon Corley
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