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Festival d’Ambronay : quatrième week-end

Ambronay
Chapelle de Jujurieux
10/10/1998 -  

Samedi 10 octobre
Chapelle de Jujurieux
André-Modeste Grétry : Zémire & Azor (La Belle et la Bête)
Florence Couderc (Zémire), Christophe Lepaludier (Azor), Jean-Louis Georgel (le père), Mathieu Lescroart (Ali), Sophie Rehbinder (une sœur), Béatrice Mayo Felip (une sœur)
Philippe Lenaël (mise en scène)
Ensemble Almasis, Iakovos Pappas (clavecin et direction)

Dimanche 11 octobre
Tour Dauphine d’Ambronay
" Le pianoforte en France vers 1800 "
Düssek : Prélude en do Majeur
Hyacinthe Jadin : Sonate n°2 en do dièse mineur
Adam : Pastorale

Steibelt : Six bachanales opus 37
H. de Monguéroult : Sonate n°2 en fa mineur
Düssek : Tableau de la situation de Marie-Antoinette, Reine de France, depuis son emprisonnement jusqu’au dernier moment de sa vie, rendu dans une musique allégorique

Arthur Schoonderwoerd, pianoforte

L’ensemble jeune et dynamique de Iakovos Pappas défendait avec enthousiasme le petit opéra-comique de Grétry en quatre actes, pour marionnettes baroques, sur un livret de Marmontel. Ce genre de petit spectacle construit autour de ces faux automates était très en vogue dans les cours, au point qu’Haydn a écrit sept partitions pour ces occasions. A l’image du cinéma muet, les chanteurs et les musiciens sont placés devant une scène où se déroule l’histoire. La musique, très convaincante, initie un courant que reprendront Boieldieu, Hérold ou Auber. La liaison entre langage parlé, chant, et comédie est parfaitement réalisée. L’engagement de Mathieu Lescroart est particulièrement remarquable. Une mention spéciale pour l’ensemble instrumental, qui, quoiqu’en petit effectif, déployait une belle couleur.

Le pianoforte, déjà défendu par de solides représentants comme Paul Badura-Skoda (qui a d’ailleurs présenté un récital impressionnant il y a quelques années à Ambronay), et plus tard Melvyn Tan ou Andréas Staier, a trouvé un nouveau champion : Arthur Schoonderwoerd. Ancien étudiant d’Herman Ihlhorn et Alexander Warenberg au conservatoire d’Utrecht, puis de Jos van Immerseel à Paris, il est co-fondateur de la ‘Dutch Pianoforte Foundation’. Présent il y a peu dans une émission de Jacques Merlet sur France Musique, il signait ici un autre exploit musical sur cet instrument trop longtemps dénié et relayé au rang des ratages organologiques. Arthur Schoonderwoerd touchait avec un goût délicat un pianoforte construit par Christopher Clarke sur le modèle d’un Lengerer viennois. Grâce au travail soigné du facteur, aux ‘genouillères’ qui commandent les registres ‘forte’ et ‘sourdine’ (et permettent le crescendo, le mezzo piano, la mezza voce, le rinforzando), et surtout à la grande maîtrise du pianiste, nous pouvions découvrir un répertoire d’une incroyable poésie et d’une extrême finesse musicale. Lors de la période d’éclosion du pianoforte, le style galant ses substitue au style érudit, et les instrumentistes voient leur jeu taxé, souvent, de " virtuose " par opposition au jeu musical. Le nouvel outil plein d’avenir est perfectible et va connaître un grand succès de la Révolution à la monarchie de Juillet : tous les salons posséderont un pianoforte, et très vite, après la fondation du Conservatoire en 1795, une classe est créée. Mais le pianoforte n’est pas seulement un instrument de transition ; il contribue à la véritable naissance d’un style.

Maître des couleurs et des contrastes, Arthur Schoonderwoerd peut nous rappeler à travers ces pièces, cet art des débuts de la photographie avec Maxime Du Camp ou Théodule Devéria qui mettent l’accent de la même manière sur leurs images, que ces compositeurs des alentours de 1800 sur ce piano aux touches légères et enfoncement minimal. On va retrouver ces caractères de manière moins musicale mais plus théâtrale dans ce " tableau de l’opération de la taille " à la Düssek, c’est-à-dire le ‘dernier’ hommage d’un musicien à l’Ancien Régime.
Conclusion : si vous apercevez un disque ou un concert de Schoonderwoerd, précipitez-vous !



Frédéric Gabriel Frédéric Gabriel

 

 

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