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Prise de rôle

München
Gasteig
03/01/2007 -  
Richard Wagner: Extraits des Maîtres-Chanteurs de Nuremberg : Fliedermonolog (acte II), Prélude et Wahnmonolog (acte III), Ouverture, Danse des apprentis et chœur « Wach’ auf », Preislied, « Verachtet die Meister nicht » et conclusion (acte III)
René Pape (Hans Sachs), Robert Dean Smith (Walther von Stolzing)
Chœur et Orchestre Philharmonique de Munich, Christian Thielemann (direction)

René Pape est un des plus grands chanteurs de notre époque. Après avoir marqué de son empreinte nombreux rôles de basses, il a récemment commencé à élargir son répertoire en abordant des rôles usuellement réservés à des barytons, notamment Don Giovanni et Leporello. Il était donc naturel qu’il aborde le personnage de Hans Sachs des Maîtres Chanteurs de Nuremberg et qu’il ait également inscrit à ses concerts les Adieux de Wotan.


Comme on pouvait s’y attendre, la performance vocale de Pape est de tout premier ordre : le timbre est profond mais le chanteur sait l’alléger lorsque le texte et la musique l’exigent. La diction, l’intelligence du texte, le phrasé et le sens du legato font merveille et auraient fait se pâmer de jalousie le Beckmesser le plus exigeant. Il s’agit cependant d’une prise de rôle et on ressent quand même à de nombreuses reprises que Pape n’a pas encore eu l’occasion de chanter Sachs sur scène. Il y a par moment dans ses monologues une légère raideur alors que Pape habite de l’intérieur ses incarnations du Roi Marke ou de Gurnemanz. La comparaison avec Robert Dean Smith est d’autant plus marquante. Le ténor américain est chez lui. Il chante sans partition et, qui plus est, a beaucoup travaillé son Walther avec Christian Thielemann et n’a pas besoin de le regarder pour suivre son rubato.


Le chef allemand est bien sur un habitué de la musique de Wagner. C’est lui qui dirige actuellement le Ring de Bayreuth où il a fait ses débuts dans les mêmes Maîtres-Chanteurs. Il a également dirigé le Deutsche Oper avant de prendre la direction de l’Orchestre Philharmonique de Munich (que Paris a pu entendre récemment ). Il sait bâtir un son de son orchestre typiquement wagnérien, en particulier en mettant en relief le rôle d’accompagnement des pupitres des cordes médianes à la manière des cuivres. Les bois sont aérés et bien rythmés et surtout l’ensemble rebondit et avance avec une sens profond de la ligne musicale. On ressent chez Thielemann une spontanéité et une réelle joie à jouer ces œuvres. Les deux ouvertures du premier et du troisième acte sont sans conteste les sommets de ce concert.


Ne nous y trompons pas cependant : dés que René Pape aura l’occasion de chanter sur scène une ou deux fois Sachs, il y a de grandes chances qu’il en devienne un des interprètes majeurs. Combien de directeurs d’opéras étaient dans la salle ?



Antoine Leboyer

 

 

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