About us / Contact

The Classical Music Network

Ambronay

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le premier week-end du Festival de musique baroque d’Ambronay

Ambronay
Eglise abbatiale
09/19/1998 -  

Eglise abbatiale
Samedi 19 septembre 1998
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n°33 en si bémol majeur ; Exsultate jubilate
Franz Schubert : Salve Regina en la majeur D. 676 ; Symphonie n°5 en si bémol majeur
Academy of Ancient Music
Lorna Anderson (soprano), Christopher Hogwood (direction)

Dimanche 20 septembre
Après-midi :
Antoine Brumel : Et ecce terrae motus.
Ensemble Clément Janequin
Dominique Visse, (direction).

Soirée :
George Frederic Haendel : Israël en Egypte, oratorio.
Les Arts Florissants
William Christie, (direction)

Ce concert classique, Mozart – Schubert, était la première manifestation de Christopher Hogwood au festival d’Ambronay. Il débutait en terre connue avec cette symphonie créée le 9 juillet 1779 à Salzbourg ; pourtant, malgré la précision de la mise en place et une assez belle couleur d’ensemble, rien d’enthousiasmant. Cette impression de lieu commun devient insupportable avec l’inévitable motet de circonstance interprété par une chanteuse pire qu’un mauvais castrat : timbre vert, pointu, vocalises sans grâce et avec de l’air, aigu défaillant, trille inexistant. Cette mise en bouche n’était présente ici, que pour mieux faire apprécier une symphonie de Schubert percutante, où l’orchestre énergique retrouve sa véritable dimension. De très bons vents répondent à un pupitre de cordes uni et enthousiaste. Une très belle pâte sonore s’allie à la force et à la couleur. Force et couleurs que l’on retrouvaient, magnifiées par la verve, l’impulsion rythmique et la voix jubilante de Dominique Visse, dans la Messe dite du " Tremblement de Terre " de Brumel (1460-1520) déjà portée au disque par les Tallis Scholars. Dans la lignée des grandes constructions perspectivistes de la Renaissance : ici, ce sont douze voix ( !) qui mêlent un brillant contrepoint. " On ne peut guère imaginer une œuvre qui ressemble tout à fait à cette Messe " assure Peter Phillips directeur des Tallis Scholars, même s’il cite le célèbre Spem in alium de Thomas Tallis. On notera toutefois le disque de l’ensemble Huelgas qui a consacré sous la direction de Paul van Nevel un disque aux " Utopies de la Renaissance " (Sony). Elève de Josquin des Prés avec qui il était couplé dans ce concert (on a entendu de son maître : Domine non secundum ; O Virgo Virginum ; Ut Phoebi radiis ; O Salutaris) de nombreux centres musicaux prestigieux employèrent ses talents : Chartres, Laon, Paris, Genève, Chambéry, Rome, et surtout Ferrare à la cour d’Alphonse d’Este Ier. Roland de Lassus a chanté cette messe on ne peut plus originale à Munich – la copie faite à cette occasion est d’ailleurs la seule source de l’œuvre qu’il nous reste. Si l’interprétation a parfaitement rendu aux différentes pièces leur grandeur, leur inventivité, leur équilibre, ou leur virtuosité, les trois orgues positifs entraînaient dans ce genre d’acoustique un brouillage dans le medium grave. Un beau Salve Regina de Sermisy concluait ce concert.

La grande fresque chorale ‘sur grand écran’ du Saxon créée au théâtre de Haymarket en avril 1739, rencontra, on s’en doute, un grand succès. William Christie n’a pas failli dans cet oratorio grand spectacle : la virtuosité du chœur était au rendez-vous, l’orchestre tonitruait avec aisance. Les beaux timbres de Karine Deshayes (soprano I) et de Rachid Ben Abdeslam (coutertenor) contribuaient également à édifier le public.

Après cette belle ouverture du festival, on attendra avec impatience le deuxième week-end composé d’un programme très original : Mondonville, Clérambault, Compère, Mouton, Charpentier, Agricola, Manchicourt, Pastrana, Penalosa, etc. Pour les renseignements et les réservations : 04.74.38.74.00.



Frédéric Gabriel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com