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Contrastes

Paris
Auditorium du Louvre
01/18/2007 -  
Béla Bartok : Sonate pour violon seul, sz. 117 – Contrastes, sz. 111
Camille Saint-Saëns : Sonate pour clarinette et piano, opus 167

Martin Fröst (clarinette), Akiko Suwanai (violon), Boris Berezovsky (piano)


Le cycle «Le dernier œuvre» présenté par Boris Berezovsky à l’Auditorium du Louvre se poursuivait par un programme associant deux compositeurs aussi différents que possible, mais contribuant chacun au thème retenu pour cette série de concerts.


Si l’on excepte une Chanson populaire ukrainienne, l’ultime partition que Bartok ait entièrement mené à bien est la Sonate pour violon seul (1944), puisqu’il n’a pu achever les dernières mesures du Troisième concerto pour piano et, surtout, le Concerto pour alto. D’une irréprochable qualité d’intonation, le jeu d’Akiko Suwanai sait être tour à tour rude (Fuga) et immatériel (Melodia), faisant oublier que le son vient du frottement d’un archet sur une corde. Ouverte par un Tempo di ciaccona impeccable, très construit, son interprétation s’attache moins à traduire les circonstances tragiques de composition de l’œuvre (l’exil et la maladie) qu’à magnifier le classicisme et la luminosité de son écriture. Après un Presto final puissant et assuré, le public acclame la violoniste japonaise, qui doit revenir saluer alors le technicien procède déjà au changement de plateau.


Voisinage étonnant que celui de la dernière manière de Saint-Saëns, qui, comme Debussy avant lui, clôt son catalogue avec trois sonates, et, comme Poulenc après lui, les destine aux bois. Mais la sérénité, la plénitude et le détachement qui émanent de la Sonate pour clarinette (1921), la plus développée des trois, tiennent davantage du dernier Strauss ou même du dernier Brahms. Certains auront peut-être préféré fermer les yeux afin d’éviter le spectacle de mime contorsionniste auquel se livre Martin Fröst, mais, même si l’on peut sans doute rêver sonorité plus ronde et veloutée, la satisfaction l’emporte d’autant plus qu’à ses côtés, Boris Berezovsky met en valeur l’agilité et la subtilité de la partie de piano.


Nouveaux contrastes pour finir: non seulement le retour à Bartok, mais ses Contrastes (1938) qui, s’ils ne relèvent pas vraiment du «dernier œuvre», permettent de conclure avec brio en rassemblant les trois musiciens, dont se détache la clarinette à la fois verte, fine et ludique de Martin Fröst. Une belle réussite qui appelle en bis la reprise la danse rapide (Sebes) finale.


Le site de Martin Fröst



Simon Corley

 

 

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