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Tubes toulousains

Paris
Salle Pleyel
01/13/2007 -  11 janvier 2007 (Toulouse)
Claude Debussy : Prélude à l’Après-midi d’un faune
Ernest Chausson : Poème, opus 25
Maurice Ravel : Tzigane
Antonin Dvorak : Symphonie n° 9 «Du nouveau monde», opus 95, B. 178

Laurent Korcia (violon)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)


Moins de huit mois après leur venue au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici), l’Orchestre national du Capitole de Toulouse et Tugan Sokhiev, qui en le «chef principal invité» et «conseiller musical» depuis avril 2005, étaient déjà de retour à Paris, Salle Pleyel cette fois-ci, pour un programme rodé deux jours plus tôt dans la ville rose et associant quatre «tubes» de la musique classique. Si trois d’entre eux ont été créés dans un intervalle de temps très réduit (1893-1896), ils n’en offraient pas moins une grande diversité stylistique, avec une première partie entièrement française, et une seconde partie tchèque.


Comme en mai dernier, la soirée débutait par le Prélude à l’Après-midi d’un faune (1894) de Debussy: dans un tempo toujours aussi lent (onze minutes) et avec une sonorité toujours aussi capiteuse, le chef ossète obtient un résultat dont mainte formation de la capitale souhaiterait pouvoir s’enorgueillir, même si son approche très statique tend à l’engourdissement.


Laurent Korcia avait ensuite choisi deux piliers du répertoire français qui ont trouvé leur inspiration à l’Est: une nouvelle de Tourgueniev pour Chausson dans son Poème (1896) et «la Hongrie de mes rêves» pour Ravel dans Tzigane (1924). Malgré un bras droit d’une solidité impressionnante, l’intonation n’est pas toujours parfaite, mais ce qui frappe surtout, c’est la relative sagesse du violoniste français, que l’on a connu plus fougueux et expansif. Malgré quelques foucades, aucune complaisance ne vient ternir son jeu, à l’image du solo introductif de Tzigane, moins alangui qu’à l’ordinaire. Non seulement le choix du bis, la Troisième sonate «Ballade» (1923) d’Ysaÿe, est particulièrement bienvenu – une oeuvre contemporaine de Tzigane, écrite par le créateur du Poème – mais le violoniste français semble reprendre possession de tous ses moyens techniques et expressifs, pour en donner une interprétation captivante.


La Neuvième symphonie «Du nouveau monde» (1893) de Dvorak commence sous d’excellents auspices, grâce à une direction nerveuse, puissante et colorée. Mais les choses se gâtent à la fin de l’exposition de l’Allegro molto initial: non seulement la reprise est omise, mais l’allure se ralentit de manière excessive pour l’entrée du thème en sol majeur exposé par la flûte. Un peu en retrait, hormis dans l’épisode animé en ut dièse, le Largo a au moins le mérite de rester sobre. Les deux derniers mouvements bénéficient à nouveau d’une baguette énergique, de même que la Première des Danses slaves de l’opus 46 (1878) offerte en bis. Il est rare qu’un orchestre salue aussi chaleureusement son directeur musical au moment des rappels: la manière dont Sokhiev, qui fêtera cette année ses trente ans, a conquis les musiciens et dont il les galvanise, ne laisse décidément pas de susciter l’admiration.


Le site de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse



Simon Corley

 

 

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