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Ainsi dirigeait Metzmacher

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/11/2007 -  
Rudi Stephan : Musik für Orchester
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Richard Strauss : Also sprach Zarathustra, opus 30

Alexeï Volodin (piano)
Orchestre national de France, Ingo Metzmacher (direction)


Le retour chaque saison à la tête de l’Orchestre national d’Ingo Metzmacher, qui fêtera en novembre prochain ses cinquante ans, est toujours très attendu: outre le souvenir d’un miraculeux Oiseau de feu en mars 2004 (voir ici), sa venue stimule la curiosité, car il s’attache à présenter des compositeurs qui apparaissent rarement à l’affiche, du moins de côté-ci du Rhin: pour son concert à la tête de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, le 31 mai prochain à la Cité de la musique, il a ainsi programmé, aux côtés de Berg, Max Reger et deux de ses précédentes invitations au National lui ont permis de rendre justice à Karl Amadeus Hartmann.


Il en va de même pour Rudi Stephan (1887-1915), car si l’on se souvient que Fischer-Dieskau a enregistré son Liebeszauber et que Radio France a opportunément sorti de l’oubli son opéra Die ersten Menschen (voir ici), il ne fait pas de doute qu’il s’agissait ici d’une découverte pour une grande partie du public. La Musique pour orchestre (1912), malgré un titre neutre (à la Hindemith) qui pourrait laisser supposer une certaine aridité, s’inscrit ne serait-ce que par son orchestration dans l’univers du postromantisme. D’un seul tenant, ces dix-sept minutes évoluent d’une tonalité sombre vers une conclusion hollywoodienne en passant par une succession de brefs épisodes contrastés. L’impression prévaut toutefois que le jeune musicien n’est pas parvenu à unifier des influences aussi nombreuses qu’aisément perceptibles (Scriabine, Pfitzner, Strauss, Bruckner).


Dans le Troisième concerto (1802) de Beethoven, Alexeï Volodin déploie des moyens impressionnants qui, s’ils ne sont nullement dévoyés, ne se mettent cependant qu’au service d’une lecture probe, d’où émergent des accents bien marqués, à l’unisson d’un accompagnement assez carré. Rien de la hargne, ni du tragique ou du volontarisme beethovéniens dans l’Allegro con brio, tandis que l’on attend dans le Largo davantage de profondeur, tant de sonorité que d’expression. L’Allegro final, ludique et sautillant, semble en revanche plus convaincant. En bis, le pianiste russe offre le Troisième (en sol bémol) des quatre Impromptus de l’opus 90 (1827) de Schubert: distante, son interprétation fait tout particulièrement ressortir le dialogue entre le chant et la basse, reléguant très en arrière le flux continu des arpèges.


Par une curieuse coïncidence, la précédente exécution d’Ainsi parlait Zarathoustra (1896) de Strauss par l’Orchestre national, voici près de six ans, sous la direction d’Emmanuel Krivine (voir ici), venait également après le Troisième concerto de Beethoven. Mais la conception de Metzmacher se situe aux antipodes: textures dégraissées, lisibilité des différentes voix, il n’abuse pas des effets, mais fait sans cesse avancer le discours dans un esprit conquérant.


Le site d’Alexeï Volodin



Simon Corley

 

 

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