About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

1, 2, 3, Mozart!

Paris
Salle Pleyel
12/20/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 10 «Gran partita», K. 370a [361] – Concerto pour piano n° 9 «Jeunehomme», K. 271 (*) – Concerto n° 10 pour deux pianos, K. 316a [365] (*) – Concerto n° 7 pour trois pianos «Lodron», K. 242 (#)

Christopher Tainton (*), Sanjay Mody (#) (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (piano et direction)


A la veille de Noël, l’Orchestre de Paris a choisi de clore l’année Mozart par un programme de saison, donné à une seule reprise, riche, copieux et festif comme un réveillon: deux heures dix de musique! Mais nul risque de crise de foie et de lendemains barbouillés lorsqu’on débute par la Dixième sérénade «Gran partita» (1781): un véritable cadeau sous le sapin de la Salle Pleyel, tant l’œuvre, en raison de sa durée, apparaît rarement à l’affiche. Avec des souffleurs (et un contrebassiste) au meilleur de leur forme, conciliant agilité et rondeur, ces cinquante minutes passent pourtant comme un enchantement: ensembles savoureux et fruités, hédonisme sonore équilibré par des tempi allants, Christoph Eschenbach, en chef inspiré, offre un festin de timbres, même si davantage de souplesse n’aurait sans doute pas nui aux balancements de l’Adagio.


D’esprit toujours quasiment chambriste, avec un effectif orchestral réduit à trente cordes, la seconde partie de la soirée se montre cependant plus décevante. Si le nombre de solistes augmente progressivement, ce n’est hélas pas le cas de l’intérêt de ces concertos. En outre, Christopher Tainton peine à s’imposer dans le Neuvième concerto «Jeunehomme» (1777): entre nervosité et prosaïsme, animé ici ou là par quelques caprices, son jeu terne ne rend pas justice à l’une des meilleures réussites de Mozart dans le genre, d’autant que l’accompagnement est inhabituellement relâché, comme si les musiciens avaient déjà la tête ailleurs.


Comme son nom ne l’indique pas, le pianiste allemand, âgé de trente et un ans, est le fils de Justus Frantz, avec lequel Christoph Eschenbach a longtemps formé un duo. Vingt-cinq ans après avoir enregistré le Concerto pour deux pianos (1779) avec le père chez EMI, on imagine que c’est non sans émotion qu’il l’interprète désormais avec le fils: si le dialogue et l’échange, essentiels dans cette pièce où les solistes sont davantage jumeaux qu’antagonistes, fonctionnent parfaitement, l’approche demeure toutefois trop souvent raide et décorative.


Dans le disque précédemment évoqué, c’est rien moins que le chancelier Helmut Schmidt qui, dans le Concerto pour trois pianos «Lodron» (1776), tenait l’indigente partie dévolue au troisième piano. L’Américain Sanjay Mody (vingt ans) se dévoue pour l’occasion: avec une impeccable complicité, les trois partenaires prennent visiblement plaisir à conjuguer un enthousiasme parfois un peu brusque avec un grand raffinement afin de servir au mieux ces pages mineures.


En a-t-on pour autant fini avec Mozart à l’Orchestre de Paris? Certes non: les trois premiers concerts de 2007 ne marqueront aucune rupture avec 2006, puisqu’on y retrouvera non seulement Mozart mais aussi Chostakovitch, Dutilleux et Schumann…


Le site (en construction) de Christopher Tainton



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com