About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une Traviata d’une grande justesse

Bruxelles
La Monnaie
12/10/2006 -  et le 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 2006
Giuseppe Verdi : La Traviata
Virginia Tola* / Elzbieta Szmytka (Violetta), James Valenti* / Marius Brenciu (Alfredo Germont), José van Dam* / Vladimir Chernov / Tassis Christoyannis (Giorgio Germont), Natascha Petrinsky (Flora Bervoix), Marielle Moeskops (Annina), Alexander Oliver (Gastone, Visconte di Letorières), Shadi Torbey (Barone Douphol), Pierre Doyen (Marchese d’Obigny), Jacques Does (Dottor Grenvil), Marc Coulon (Giuseppe), André Jalunek (Commissionario/Domestico)
Chœur de la Monnaie, Piers Maxim (chef de chœur), Orchestre Symphonique de la Monnaie, Stéphane Denève (direction)
Karl-Ernst et Ursel Herrmann (mise en scène), Karl-Ernst Herrmann (décors, costumes et éclairages)


Créée avec succès en 1987 lors du mandat de Gerard Mortier et reprise en 1994 sous la direction de Bernard Foccroulle, cette production de La Traviata est de nouveau à l’affiche à La Monnaie en cette fin d’année. Heureuse initiative car ce spectacle de Karl-Ernst et Ursel Herrmann s’avère aussi beau qu’émouvant. Après avoir assisté à cette Traviata, ceux qui s’insurgent continuellement contre les metteurs en scène d’aujourd’hui, qui n’auraient de respect ni pour les œuvres ni pour le public, ne pourront que nuancer une affirmation quelque peu péremptoire.


Le profond respect dont fait preuve le couple Herrmann porte autant sur la musique que sur le livret. Cela se traduit dans des beaux décors sans surcharge, du type Second Empire, baignant, à l’exception du premier tableau du second acte, dans une belle couleur rouge-bordeau, et dans lesquels certains détails spécifiés par le librettiste sont respectés, voire mis en évidence (grande table somptueusement dressée au premier acte, grandes vitres de la maison de Violetta dans le deuxième…). Aucun anachronisme dans la scénographie : tout est d’une parfaite cohérence, des costumes, magnifiques, aux divers objets. Dans cette mise en scène sans aucune vulgarité, ne cédant jamais à la facilité, à la grandiloquence et au kitsch, la gestion judicieuse de l’espace et des éclairages permet de mettre en avant un jeu d’acteurs d’une grande lisibilité et d’une indéniable justesse d’expression. Parvenir à concilier à ce point profondeur de la recherche dramatique et clarté en offrant, en outre, des images à la fois fortes et belles, est le propre des grands metteurs en scène. La Traviata des Herrmann est un modèle.


Seule véritable révélation musicale de ce spectacle, Virginia Tola incarne une Violetta belle, sensible et crédible. La soprano ne confine jamais ses airs dans la pure démonstration de virtuosité et si elle n’offre pas toujours le feu d’artifice vocal que certains aficionados du bel canto attendent, son chant est juste et clair. Bel Alfredo de James Valenti, vocalement à la hauteur mais un peu discret, lui aussi bien distribué dans un rôle qui lui va comme un gant. Comme à son habitude, José van Dam témoigne de son talent d’acteur et de sa musicalité : son Giorgio Germont est d’une noblesse et d’une humanité remarquables, et son chant, toujours nuancé, ne cesse de laisser admiratif. Les autres solistes n’accusent aucune faiblesse.


La direction fine, souple et précise de Stéphane Denève, à la tête de l’Orchestre Symphonique de la Monnaie, achève de faire de cette reprise une réussite. On entend un vrai chef de fosse, soucieux d’assurer une belle cohérence entre les musiciens et les chanteurs, jamais couverts par l’orchestre. Etrangement, et inexplicablement, le Chœur de la Monnaie, ainsi que les figurants, ne sont pas apparus pour les saluts alors que leur performance méritait d’être applaudie.




Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com