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Une future collaboration prometteuse Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Boeuf 09/22/2006 - et 24* septembre 2006
Richard Strauss : Don Juan, opus 20
Johannes Brahms : Concerto pour violon et orchestre, opus 77
Antonin Dvorak : Symphonie n° 7, opus 70
Julia Fischer (violon)
Orchestre National de Belgique, Walter Weller (direction)
Après une fructueuse collaboration qui a débuté en 2002, le jeune chef d’orchestre finlandais Mikko Franck (né en 1979) cédera sa place de directeur musical de l’Orchestre National de Belgique, à compter de la saison prochaine, à Walter Weller (né en 1939). Après avoir parié, il y a quatre ans, sur la jeunesse, l’ONB a ainsi décidé de confier son destin à une personnalité musicale plus expérimentée, se proclamant de la tradition classique et romantique des Furtwängler, Klemperer, Walter et autre Knappertsbusch, et avec qui il vient d’enregistrer un disque d’œuvres de Glazounov à paraître chez Fuga Libera. Le public du Bozar aura l’occasion, lors de cette saison, de voir par deux fois Walter Weller à la tête de cette phalange puisqu’il s’y produira au mois de mai prochain dans un programme Prokofiev et Brahms avec la pianiste Elisabeth Leonskaya.
Pour l’heure, c’est avec la jeune violoniste allemande Julia Fischer que Walter Weller se produit en ce début de saison à la tête de l’Orchestre National de Belgique. Née en 1983, cette étoile montante du violon bénéficie déjà d’une carrière internationale des plus enviables et s’est déjà fait connaître auprès des mélomanes grâce à ses disques consacrés à des œuvres de Khatchaturian, Prokofiev, Glazounov, Bach, Mozart et Mendelssohn (disponibles chez PentaTone).
Dans le Concerto pour violon de Brahms, Julia Fischer est remarquable de concentration et de lyrisme. Ce qui frappe chez cette violoniste, c’est son épatante maturité artistique mais aussi sa détermination. Elle sait où elle veut aller et dispose des moyens pour y parvenir. Avec une facilité évidente, Julia Fischer parcourt ce concerto avec beaucoup d’humilité. Ne cherchant jamais à supplanter l’orchestre, elle semble vouloir constamment contredire la célèbre remarque du chef Hans von Bülow selon laquelle ce concerto est une œuvre « contre le violon ». Sérieux, réfléchi et sombre dans le premier mouvement, le jeu de Julia Fischer s’illumine davantage dans le deuxième mouvement pour devenir franchement festif et extraverti dans le final. La violoniste peut également compter sur la solide baguette de Walter Weller qui lui offre un accompagnement parfait. Pour remercier un public ravi, Julia Fischer offre en bis la Sarabande de la Deuxième partita en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.
Auparavant, Walter Weller avait déjà conquis les spectateurs avec Don Juan de Richard Strauss, véritable cheval de bataille des formations symphoniques du monde entier. Le chef autrichien souligne les contrastes de dynamique, de couleur et de climat de cette partition foisonnante et pleine d’élan. Passant de la tendresse à la joie, de la violence à la passion, l’orchestre se montre brillant tout en faisant preuve de suffisamment de transparence.
La Septième symphonie de Dvorak ne bénéficie pas de la même popularité que les deux dernières, mais ses qualités musicales méritent d’être défendues. L’inscrivant dans la parenté des œuvres symphoniques de Brahms, Walter Weller dirige cette symphonie avec une énergie et une vigueur impressionnantes, tout en lui donnant une couleur légèrement automnale. Cela s’exprime tout particulièrement dans le troisième mouvement aux accents plus typiquement tchèques ainsi que dans le final d’esprit rhapsodique.
La collaboration entre l’Orchestre National de Belgique et son futur directeur musical s’annonce manifestement sous les meilleurs auspices.
Le site de Julia Fischer
Sébastien Foucart
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