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Duo de symphonies à la crème

Oviedo
Théâtre Campoamor
08/17/2006 -  
Pedro Miguel Marqués : Symphonie n° 5 en ut majeur
Robert Schumann : Symphonie n° 1 «Le Printemps», opus 38

Orquesta Sinfonica Ciudad de Oviedo, Guillermo Garcia Calvo (direction)


Le théâtre Campoamor, achevé en 1892 et reconstruit après la révolution de 1934 et la guerre civile, est la salle historique de concert et surtout d’opéra de la ville d’Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies. Il ressemble, à l’extérieur, à un gros cube gris, banal et triste mais, à l’intérieur un peu vieillot, aux couleurs crème, à une sorte de Paris-Brest, de curieux et compliqués garde-corps en fer forgé bordant les balcons. C’est dans ce nouveau cadre que l’orchestre de la ville a poursuivi son anthologie des symphonies de Marqués et de Schumann.


La Cinquième symphonie du premier est assurément beaucoup mieux écrite que sa Troisième interprétée précédemment (voir ici). Les thèmes espagnols sont plus présents, notamment dans le premier mouvement et le troisième, très proche de l’esprit de la zarzuela, et le compositeur montre une indubitable science du développement même s‘il ne fait pas preuve de beaucoup d’originalité. L’ensemble, de trente-trois minutes, est constitué de mouvements peu différenciés mais durant lesquels un net équilibre orchestral, probablement influencé par Berlioz, est perceptible.


Après l’exécution de cette œuvre bien écrite mais sans grande surprise d’un compositeur espagnol formé en France, né en 1843, et un bref entr’acte, était interprétée une symphonie très allemande, réputée mal écrite, mais ô combien plus originale et architecturée, de Robert Schumann, datant de 1841: sa Première symphonie "Le Printemps".


L’orchestre fut nettement à la hauteur, grâce à une excellente baguette, très ferme, très claire et très soucieuse du respect des tempi et de leur caractère. L’Allegro deciso de la symphonie de Marqués comme le Scherzo de celle de Schumann furent exemplaires à cet égard. Le résultat fut que l’intérêt du concert se révéla constant, un clair sentiment d’urgence se dégageant, malgré des pupitres parfois patauds à l’exception, une nouvelle fois, des flûtes en tout point remarquables. Le jeune chef, pianiste et wagnérien émérite, qui dirigea les deux symphonies de mémoire, aurait dû bénéficier de beaucoup plus d’applaudissements. Le public, qui avait pourtant rempli la salle, est resté en effet encore une fois très froid, semblant attendre la dernière note pour partir au plus vite et éviter à tout prix un bis.


Ce public est décidemment bien étrange de ce côté des Pyrénées. Peu de jeunes, à part quelques gamins turbulents, beaucoup d’éventails (une véritable plaie) et, à l’évidence, un goût prononcé pour le localisme comme en témoigne le succès du spectacle consacré aux Asturies dans la zarzuela qui sera redonné à plusieurs reprises l’an prochain. Tout cela est évidemment très loin de Schumann.



Stéphane Guy

 

 

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