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Jardins sous la pluie

Paris
Orangerie de Bagatelle
06/25/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie en ré mineur, K. 385g [397] – Sonate pour piano n° 4, K. 189g [282]
Johann Sebastian Bach : Chaconne extraite de la Deuxième partita pour violon, BWV 1004 (transcription Ferruccio Busoni)
Frédéric Chopin : Nocturnes, opus 48 – Nocturne en ut dièse mineur, opus posthume – Polonaise «Héroïque», opus 53

Vladimir Mischouk (piano)


Avec les précipitations qui se sont abattues sur la capitale tout au long de la journée, Bagatelle acquiert – métaphore pianistique oblige pour le Festival Chopin – le charme des Jardins sous la pluie et le public n’a donc pas rechigné à s’abriter dans l’orangerie pour assister au récital de Vladimir Mischouk, trente-huit ans, deuxième prix au Concours Tchaïkovski en 1990. Il n’avait alors été devancé que par Boris Berezovsky, ce qui laissait donc entrevoir un récital prometteur, notamment pour les «figures imposées» de cette édition, à savoir la quasi-totalité de l’œuvre pour clavier de Mozart, la biographie du pianiste pétersbourgeois indiquant en effet qu’il est engagé à Tokyo pour y donner l’intégrale de ses concertos... jusqu’en 2024.


Il fallut cependant déchanter d’emblée, avec une Fantaisie en ré mineur (1782) excessive, violente et heurtée, notamment dans sa section lente. Inconvénient inhérent aux intégrales, certains moments sont nécessairement d’un intérêt moindre, comme cette Quatrième sonate (1774) qui échoit à Mischouk: cela excuse-t-il pour autant un Mozart aussi peu chaleureux et spirituel, raide, appliqué et appuyé, dont aucune reprise ne sera hélas épargnée aux auditeurs? Privant de toute perspective d’interprétation la transcription par Busoni de la Chaconne de la Deuxième partita pour violon de Bach, il la réduit à un étalage de décibels, cognant comme un boxeur et abusant de la pédale pour obtenir une sonorité ronflante mais confuse.


Mais comme il a enregistré les Nocturnes de Chopin pour Arte Nova, on se reprend à espérer pour la suite du concert. Même s’il fait preuve d’un plus grand sens de la nuance dans les deux Nocturnes de l’opus 48 (1841) comme dans le Nocturne en ut dièse mineur (1830), son jeu n’en est pas moins glacial, avec une tendance à marteler la mélodie. Comme on pouvait le craindre, la Polonaise «Héroïque» (1842) ne va pas au-delà du tapage.


En bis, Mischouk exécute, au sens propre du terme, le Deuxième des Nocturnes de l’opus 9 (1831), maniéré dans ses arrêts aussi incessants que complaisants, désarticulé, désinvolte, manifestant un irrespect radical de la partition et du tempo, mais il conclut sur La Campanella, troisième des six Etudes d’après Paganini (1838) de Liszt, dont les exigences digitales conviennent évidemment mieux à son tempérament.


Le site de Vladimir Mischouk



Simon Corley

 

 

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