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L’archipel Pludermacher

Paris
Jardin des serres d’Auteuil (Pavillon des azalées)
06/23/2006 -  
Johann Sebastian Bach : Concerto italien, BWV 971
André Boucourechliev : Archipel 4
Claude Debussy : Préludes (Premier livre)

Georges Pludermacher (piano)


Avec les beaux jours, le mélomane parisien reprend le chemin des parcs, bois et jardins qui entourent la capitale: après le Festival Chopin à Bagatelle (voir ici) et avant «Classique au vert» en fin de saison à Vincennes, l’association Ars mobilis présente du 21 au 25 juin puis du 25 août au 10 septembre, toujours sous la direction artistique d’Anne-Marie Réby, «Les solistes aux serres d’Auteuil». Pour un prix raisonnable (8 ou 12 euros), seize récitals ou concerts de musique de chambre d’une heure sans entracte sont ainsi proposés à 19 heures dans le cadre de verre et de métal du Pavillon des azalées, édifié à la fin du XIXe siècle par Jean-Camille Formigé (1845-1926), alors architecte en chef du service des édifices et promenades et jardins de la ville de Paris.


Georges Pludermacher proposait dans ce cadre un récital dense et d’une grande diversité stylistique, débutant par le Concerto italien (1735): un Bach aux certitudes sereines, servi par une belle articulation et une parfaite clarté des voix mais aussi par toutes les couleurs du piano moderne, avec un Andante central allant et objectif, sans effusions, dans lequel la longue aria s’écoule de façon presque impassible.


Chaque concert du festival comporte une page de musique contemporaine, «page» étant en l’espèce à prendre au sens propre autant que figuré, avec la gigantesque feuille unique formant la partition d’Archipel 4 (1970) de Boucourechliev, que Pludermacher prend visiblement plaisir à présenter préalablement au public. Le pianiste français retrouve ici ses amours de jeunesse – il fut non seulement de la création d’Archipel 1 mais, plus généralement, participa aux activités du Domaine musical et de Musique vivante – et fait alterner avec gourmandise, dans ce vibrant éloge des possibilités du clavier, les cataclysmes les plus spectaculaires et les textures les plus diaphanes.


Pludermacher a fait paraître l’année dernière chez TransArt Live les Préludes de Debussy et il donne ici l’intégralité du Premier livre (1910). Droit et net, ne se noyant pas dans les brumes postromantiques ou impressionnistes, il se montre fidèle aux intentions du compositeur en privilégiant la distance sur la description. Idéale dans les pièces au propos ironique ou humoristique (La Danse de Puck, Minstrels), cette conception ne cède jamais à l’alanguissement ou à la complaisance (Danseuses de Delphes, Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir) mais n’est pas moins riche de couleurs et de nuances, d’expression (Le Vent dans la plaine, Des pas sur la neige) ou de puissance (Ce qu’a vu le vent d’ouest, La Cathédrale engloutie).


En bis, L’Isle joyeuse (1904), peut-être en clin d’œil à l’archipel préalablement visité, conclut de manière éclatante sur un feu d’artifice de sonorités orchestrales.


Le site d’Ars mobilis



Simon Corley

 

 

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