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Brunch à la française

Paris
Cité de la musique
06/18/2006 -  
Claude Debussy : Rhapsodie pour clarinette et piano – Syrinx
André Caplet : Le Masque de la mort rouge
Eric Tanguy : Quatuor n° 2
Maurice Ravel : Introduction et allegro

Magali Mosnier (flûte), Nicolas Baldeyrou (clarinette), Isabelle Moretti (harpe), Alexandre Gasparov (piano), (récitant), Quatuor Psophos: Ayako Tanaka, Bleuenn Le Maître (violon), Cécile Grassi (alto), Eve-Marie Caravassilis (violoncelle)


L’association Musikalia s’attache tout au long de l’année scolaire à mettre sur pied, en collaboration avec l’Education nationale, des actions pédagogiques destinées à faire découvrir la musique classique et contemporaine. Le festival qu’elle organise chaque printemps n’est donc que la partie la plus visible de ses nombreuses activités: pour sa septième édition, toujours sous la direction artistique d’Henri Demarquette et Alexandre Gasparov, quatre concerts sont ainsi proposés en deux jours à l’amphithéâtre de la Cité de la musique et, après Escaich, Connesson, Dutilleux et Greif au cours des éditions précédentes, c’est Eric Tanguy qui en est l’invité d’honneur.


Public familial et attentif, mais hélas trop clairsemé, pour le brunch musical offert en cette fin de matinée du dimanche, consistant en un beau programme de musique française, qui débutait par la Rhapsodie pour clarinette et piano (1910) de Debussy: Nicolas Baldeyrou en donne une lecture techniquement impeccable, aux phrasés très soignés, sans excès de moelleux ni d’acidité dans la sonorité, avec un accompagnement alerte et contrasté, nullement effacé, d’Alexandre Gasparov.


Souffrant, François Castang a dû renoncer à faire office de récitant dans Le Masque de la mort rouge (1908/1923) de Caplet, la traduction du conte d’Edgar Poe ayant cependant été distribuée aux spectateurs en guise de compensation. La harpe sonore et spectaculaire d’Isabelle Moretti et le Quatuor Psophos en donnent une vision narrative et imagée, mettant en valeur les «effets spéciaux» de la partition.


Après un entracte qui ne s’imposait sans doute pas pour interrompre cette petite heure de musique, Magali Mosnier s’impose dans Syrinx (1913) de Debussy par une réalisation aussi intense qu’instrumentalement somptueuse.


Commandé par l’Académie musicale de Villecroze et créé par le Quatuor Ysaÿe, le Deuxième quatuor (1999) d’Eric Tanguy adopte une structure traditionnelle en trois brefs mouvements vif/lent/vif (quatorze minutes): un Animé dense, sans répit, quoique procédant par courts fragments; un Très lent obsédant, que le compositeur, dans sa présentation liminaire, qualifie lui-même de «complainte langoureuse»; un Très vif en forme de mouvement perpétuel.


Egalement suscité par la harpe chromatique inventée par Erard voici un siècle, le diptyque Introduction et allegro (1905) de Ravel permet de réunir la quasi-totalité des musiciens pour un dialogue parfaitement complice qui conclut dans une atmosphère chaleureuse et frémissante.


Le site du Festival Musikalia

Le site du Quatuor Psophos



Simon Corley

 

 

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