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Tragédies

Londres
Covent Garden
06/12/2006 -  
Béla Bartók: Le château de Barbe-Bleue
Arnold Schoenberg: Erwartung



Petra Lang (Judith), Albert Dohmen (Barbe-Bleue), Angela Denoke (une femme), Orchestre du Royal Opera House de Covent Garden, Kirill Petrenko (direction), Willy Decker (Mise en scène)

Il est devenu assez courant de réunir ces deux chefs-d’œuvre du vingtième siècle. Le Metropolitan Opera a été un des précurseurs en rassemblant Samuel Ramey et Jessye Norman, Judith pour Pierre Boulez à Paris.


L’originalité de la production de Covent Garden est de présenter ces deux œuvres dans une suite logique. Même décor, même personnages (pour les chanteuses respectivement rousse et blonde, même perruque brune), Erwartung commençant en faisant ressortir le personnage féminin par la porte où Barbe-Bleue l’avait emmené à la fin de la première partie.


Ce qui ne pourrait être qu’un exercice formel s’avère fascinant. A chaque porte ouverte, le personnage féminin s’enferme encore plus dans la solitude et la folie, nous préparant ainsi au monologue d’Erwartung où Decker laisse présent sur scène le personnage masculin, double muet de Barbe-Bleue. Comme pour sa Traviata Salzbourgeoise, le metteur en scène Allemand fait preuve d’une science rare, faisant parler décor, lumière et inspirant les chanteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Albert Dohmen est un Barbe-Bleue plus basse que baryton et plus Allemand qu’Hongrois. Les femmes sont toutes deux remarquables. Petra Lang, plus à son aise dans les hautes tessiture que dans les graves, est une Judith très habitée et particulièrement convaincante. Le timbre est superbe, la diction parfaite et elle ne force à aucun moment. Au pupitre, Kirill Petrenko dirige avec beaucoup d’autorité. Il soutient ses chanteurs avec beaucoup de soin en prenant garde à ne pas les couvrir et malgré leurs esthétiques si éloignées, trouve le ton juste de ces deux œuvres.


Avec cette reprise, Covent Garden peut s’enorgueillir d’avoir monté un spectacle de premier ordre et de confirmer la bonne santé dont bénéficie cet établissement depuis plusieurs années.



Antoine Leboyer

 

 

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