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Un Dvorak anglais

Paris
Saint Michael’s English church
04/21/2006 -  
Samuel Coleridge-Taylor : Quintette avec clarinette, opus 10
Ludwig van Beethoven : Septuor, opus 20

Octuor de France: Jean-Louis Sajot (clarinette), Jacques Thareau (basson), Antoine Degrémont (cor), Yuriko Naganuma, Jean-Christophe Grall (violon), Laurent Jouanneau (alto), Paul Broutin (violoncelle), Michel Fouquet (contrebasse)


L’Octuor de France, pour les quatre concerts qu’il donne du 7 avril au 9 juin à Paris, reste fidèle à ses principes de programmation, consistant à associer grands noms – notamment Mozart, bien entendu, en cette année 2006 – et trouvailles originales, toujours présentées avec gourmandise par son fondateur, le clarinettiste Jean-Louis Sajot. De ce point de vue, le cadre de l’église Saint Michael, installée au sous-sol d’un bâtiment moderne situé dans le quartier de l’Elysée et qui, à la différence de bien des lieux de culte, offre une acoustique remarquable a inspiré la coloration anglophone de cette série: avant Stanford (19 mai) puis Vaughan Williams (9 juin), c’est Samuel Coleridge-Taylor (1875-1912) que le public était ainsi invité à découvrir.


Dans son traditionnel propos introductif, Jean-Louis Sajot indique que si le compositeur anglais se consacra, dans sa vingtième année, à un Quintette avec clarinette en fa dièse mineur (1895), c’est parce que Stanford, admirateur du tout récent Quintette de Brahms, avait demandé à ses élèves de composer une pièce destinée à cette formation précédemment mise en valeur par Mozart ou Weber. Les quatre mouvements traditionnels, d’une durée totale d’une demi-heure, font se succéder un Allegro energico de forme sonate, avec reprise de l’exposition, un bref Larghetto affettuoso, nostalgique et paisible, un Allegro leggiero syncopé, au Trio bien mélancolique, et un Allegro agitato d’allure populaire, voire tzigane, qui s’interrompt pour quelques instants de rêverie avant de conclure fougueusement.


Malgré cette coupe on ne peut plus classique, la partition va bien au-delà d’un essai d’étudiant: tout sauf anodine, superficielle, bavarde, mièvre ou décorative, elle se caractérise par un travail contrapuntique soigné ainsi que des modulations recherchées. Davantage que Brahms, elle évoque curieusement l’Europe centrale, faisant mainte fois songer non seulement au Dvorak tchèque, chaleureux et dansant, mais aussi au Dvorak «américain», inspiré par les chants des Noirs, ce qui n’est pas si surprenant lorsque l’on se souvient que Coleridge-Taylor était le fils d’un médecin originaire de Sierra-Leone.


C’est ensuite une superbe interprétation du Septuor (1800) de Beethoven: cohésion parfaite qui s’illustre entre autres dans des tutti d’une belle plénitude, élan, mordant et fraîcheur alternant avec des moments de luminosité et d’évidence quasi mozartiens – rien n’y manque, pas même de remarquables interventions solistes, notamment celles de Yuriko Naganuma (violon) et d’Antoine Degrémont (cor).


Permettant de réunir tous les musiciens tout en poursuivant dans un même esprit, le bis – le Scherzo de l’Octuor (1824) de Schubert – s’imposait d’autant plus qu’il est extrait d’une œuvre modelée sur le Septuor de Beethoven.



Simon Corley

 

 

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