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Pèlerinage marathon

Grenoble
MC2
05/18/2006 -  
Franz Liszt : Années de pèlerinage
Nicholas Angelich (piano)

De la Suisse à l’Italie, de la virtuosité transcendante au dépouillement ascétique, les trois Années de pèlerinage de Liszt sont un miroir de son évolution esthétique. Rares sont les pianistes qui s’attaquent à l’ensemble, surtout en concert, où le pèlerinage se transforme en marathon. Nicholas Angelich, lui, n’hésite pas, renouvelant la réussite de son enregistrement (Mirare). Fidèle à lui-même, il opte pour des tempos larges, quitte à déstructurer un peu la musique dans la Première Année – on reconnaît à peine « Au lac de Wallenstadt ». La précipitation virtuose ne l’intéresse pas : il intériorise les pièces les plus brillantes et les plus célèbres, allant au-delà des notes pour faire chanter l’instrument, nous rappelant que le piano de Liszt n’est pas – loin de là – moins belcantiste que celui de Chopin. Dans les « Sonnets de Pétrarque », le rubato galbe d’ailleurs la phrase en toute liberté, comme dans un air d’opéra italien. La « Dante Sonate » est bien ici le lieu d’un affrontement faustien entre le bien et le mal, les « Jeux d’eau à la villa d’Este » une contemplation mystique. Son piano est d’autant plus lisztien qu’il est orchestral, avec une sonorité tantôt sculptée tantôt ciselée dans le clavier. Les dernières pièces, si économes d’effets, gardent ainsi tout leur pouvoir de séduction. Bref, passé le cap d’une première année parfois surprenante, on se situe très haut. En bis, l’Andante cantabile de la Sonate K.330 de Mozart, plein de libertés agogiques et expressives qui pour certains brouillent la clarté des lignes, prolonge, de façon inattendue, le pèlerinage lisztien.


Didier van Moere

 

 

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