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Romantismes

Paris
Théâtre Mogador
04/01/2006 -  
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2, opus 21
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14

Bruno Rigutto (piano)
Orchestre Pasdeloup, Tatsuya Shimono (direction)


Sous le titre «Fantastique», l’Orchestre Pasdeloup proposait son avant-dernier concert de la saison, regroupant des œuvres qui, créées toutes deux en 1830 (respectivement en mars et en décembre), offrent cependant des visages fort différents du romantisme musical (même si, par coïncidence, elles se caractérisent épisodiquement par le recours, rare pour l’époque, au jeu col legno). C’était également l’occasion de retrouver, après une première invitation fort remarquée (voir ici), Tatsuya Shimono, le vainqueur de l’édition 2001 du concours de Besançon (voir ici).


Dans le Second concerto de Chopin, Bruno Rigutto évite l’esbroufe et les excès de folie: avec une technique irréprochable, il en livre une interprétation sérieuse et fidèle, simple et sage, aux tempi un peu retenus dans les deux premiers mouvements. Alors que l’accompagnement pèche si souvent par négligence ou par paresse, Shimono fignole et donne du sens à la moindre intervention de l’orchestre. En bis, le pianiste français, que l’on souhaiterait aussi pouvoir entendre avec les autres formations de la capitale, donne la Deuxième des trois Valses de l’opus 64 (1847), toute de tact et d’élégance, mais non sans vélocité, et ce malgré un instrument à l’accord bien étrange.


Le spectateur qui se demandait avec une finesse toute franchouillarde si le chef était né à Belleville en aura été pour ses frais, après une Symphonie fantastique en tous points exemplaire. Shimono, s’il est un peu plus âgé (trente-six ans) que son collègue finlandais, n’en évoque pas moins la stature et, surtout, la poigne ainsi que le charisme de Mikko Franck. Animant l’orchestre avec une battue toujours parfaitement claire, il fait preuve d’un superbe sens dramatique qui rend justice, sans effets ni bizarreries inutiles, à la fougue et au spectaculaire berlioziens, tout en exacerbant un plaisir de jouer qui culmine dans les deux derniers mouvements. Mais il n’omet pas pour autant de soigner les phrasés et les progressions ou de mettre en valeur certaines voix, comme le cornet à pistons dans Un bal.


Unanimement acclamé par les musiciens, le chef japonais, qui fait applaudir la partition, reviendra diriger l’Orchestre Pasdeloup la saison prochaine (10 mars 2007) dans un programme Bernstein, Rachmaninov (avec Pascal Amoyel) et Dvorak.



Simon Corley

 

 

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