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Nelsonmesse

Paris
Cathédrale Notre-Dame de Paris
03/29/2006 -  et 30 mars 2006
Johann Sebastian Bach : Messe en si mineur, BWV 232

Ruth Ziesak (soprano), Joyce DiDonato (mezzo-soprano), Daniel Taylor (alto), Paul Agnew (ténor), Dietrich Henschel (basse)
Maîtrise Notre-Dame de Paris, Nicole Corti (direction de chœur), Ensemble orchestral de Paris, John Nelson (direction)


Pourtant proposée à deux reprises, la Messe en si mineur de Bach que l’Ensemble orchestral de Paris donne à Notre-Dame a provoqué, si l’on en juge par la première soirée, une affluence spectaculaire, qu’une organisation un peu défaillante aura mis quelque temps à maîtriser.


Face à ce monument de la liturgie catholique laissé par un luthérien, John Nelson choisit de tourner le dos aux fastes, à l’ostentation et à la solennité romaines, au profit d’une vision plus modeste, intériorisée et dépouillée, à l’image d’un Crucifixus sobre et recueilli. Pour ce faire, il recourt aux instruments modernes et n’exclut pas le vibrato, mais retient certains apports du travail des «baroqueux»: tempi allants, petit ensemble (vingt cordes), duquel les solistes, jouant debout, ressortent tout particulièrement, et, surtout, effort sur l’articulation et l’accentuation. Mais l’alternance appuyée du lié et du détaché produit des phrasés étranges et assez peu naturels, tandis que le Benedictus verse curieusement dans un romantisme assez inattendu.


En tout état de cause, cette approche n’est pas valorisée par le cadre, certes majestueux et répondant probablement aux attentes d’une partie du public, mais dont l’acoustique noie jusqu’à l’élan et aux grandes lignes. Et pourtant, Nelson prend souvent le soin de limiter l’effectif des cordes à un ou deux musiciens par pupitre et s’attache à spatialiser le double chœur dans l’Osanna. Mais avec un temps de réverbération d’environ cinq secondes, dès que l’effectif dépasse un chanteur accompagné du continuo, le résultat s’apparente rapidement à une bouillie sonore, de laquelle émerge parfois, et pas toujours à son avantage, la Maîtrise Notre-Dame de Paris, forte d’une quarantaine de choristes, et une distribution plus convaincante côté féminin (Ruth Ziesak, Joyce DiDonato) que masculin (Paul Agnew, Paul Agnew, Dietrich Henschel).


Il faut espérer que le futur téléspectateur bénéficiera de meilleurs conditions, grâce à la discrète captation réalisée pour ARTE, qui la diffusera en décembre prochain, et pour EMI, qui éditera par ailleurs un DVD.



Simon Corley

 

 

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