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Sonates viennoises

Paris
Salle Gaveau
03/27/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate n° 4, K. 189g [282]
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 5, opus 10 n° 1
Alban Berg : Sonate, opus 1
Franz Schubert : Sonate n° 22, D. 959

Stephen Kovacevich (piano)


Egal à lui-même, Stephen Kovacevich a conçu dans le cadre de Piano **** un programme dense et ambitieux, confrontant quatre partitions qui dessinent un vaste panorama de la sonate viennoise.


La facilité technique et la limpidité expressive des premières sonates de Mozart offrent à l’interprète une large palette de choix. A l’opposé d’une déconstruction à la Gould, Kovacevich préfère conférer à la Quatrième sonate (1774) une portée inaccoutumée: toucher impalpable et sonorité ouatée, l’œuvre n’a en effet plus rien d’anodin ou d’attendu sous ses doigts.


Le changement est radical dans la Cinquième sonate (1798) de Beethoven, abrupte et torrentielle, riche en contrastes, parsemée de griffures rageuses et rendant sans cesse justice à la dynamique beethovénienne: décidément, chez le pianiste américain, le sens de la construction et des options originales fortement revendiquées ne brident jamais l’instinct. Vénéneuse et sensuelle, sulfureuse et passionnée, la Sonate (1908) de Berg bénéficie en outre d’une lisibilité parfaite et d’un piano superbement coloré.


Kovacevich consacre la seconde partie de son récital à la Vingt-deuxième sonate (1828) de Schubert, dans une approche sensiblement comparable à celle qu’il avait adoptée voici tout juste un an dans la Vingt-troisième (voir ici): privilégiant des tempi allants, il souligne les ruptures du discours, comme partant à la découverte d’un itinéraire, d’un Voyage d’hiver entre rêve et cauchemar, à l’image d’un Andantino exceptionnel, où il alterne balancement hagard et déferlements au moins aussi lisztiens que beethovéniens. Malgré un nombre relativement inhabituel de petits accrocs – peut-être dus à la chaleur qui semble l’accabler – son jeu n’en semble pas moins capable de suggérer une infinité de nuances, par exemple la gradation des attaques dans le Trio du Scherzo.


Dommage qu’une telle soirée ait réuni un public certes convaincu mais bien trop clairsemé: il serait pourtant navrant que la jauge du Châtelet se révèle trop grande pour la prochaine étape parisienne de Kovacevich, d’ores et déjà annoncé pour le 21 mai 2007 dans… Beethoven et Schubert.



Simon Corley

 

 

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