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A l’heure russe (1)

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/10/2006 -  
Vassili Kalinnikov : Symphonie n° 1
Serge Prokofiev : Ivan le Terrible, opus 116a (version Fedosseiev)

Alexei Petrenko (récitant)
Chœur de Radio France, Vladislav Tchernouchenko (chef de chœur invité), Orchestre philharmonique de Radio France, Vladimir Fedosseiev (direction)


Du temps béni où Svetlanov venait régulièrement diriger les formations de Radio France, le public parisien avait accès à des pans entiers du répertoire russe d’ordinaire presque totalement ignorés sous nos latitudes: Liapounov, Miaskovsky ou... Svetlanov lui-même. En présentant avec le Philhar’ la Première symphonie (1895) de Kalinnikov, Vladimir Fedosseiev, actuellement premier chef invité de l’Orchestre philharmonique de Tokyo et de l’Opéra de Zurich, s’inscrit dans cette volonté de faire découvrir des œuvres qui restent, sinon par le disque, confinées dans leur pays d’origine.


Russe, cette symphonie l’est indéniablement, et le compositeur, disparu deux jours avant d’avoir atteint son trente-cinquième anniversaire, y fait preuve, à défaut d’originalité, d’un génie mélodique inépuisable, qu’il coule dans la forme traditionnelle en quatre mouvements. Avec une gestuelle économe, Fedosseiev en livre une vision d’allure modérée, mais sans complaisance ni lourdeur.


Au cours de son automne parisien, Gergiev avait fortement impressionné dans Ivan le Terrible (1945) de Prokofiev (voir ici). Fedosseiev propose son propre arrangement de l’oratorio que Stassevitch a lui-même tiré de la musique du film d’Eisenstein: réduite d’un bon cinquième (cinq des vingt-cinq numéros, soit quinze minutes sur soixante-dix), cette version fait en outre l’économie de la mezzo, laissant au seul Alexei Petrenko le rôle de récitant – qu’il investit pleinement, pour ne pas dire de façon hallucinée, depuis son fauteuil évoquant un trône, installé sur le devant de la scène – et la brève partie de basse, où cet acteur manque hélas de la projection et de la justesse requises. Préparé par Vladislav Tchernouchenko, le Chœur de Radio France tire en revanche son épingle du jeu. Quant à Fedosseiev, il profite d’un effectif relativement restreint (cinquante cordes) mais aux cuivres parfaitement cinglants pour alléger la pâte orchestrale: sans atteindre la noirceur ou l’intensité de Gergiev, il privilégie le recueillement sur les effets de masse et la solennité.



Simon Corley

 

 

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