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Salonen mène la danse

Paris
Théâtre Mogador
03/08/2006 -  et 9 mars 2006
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, opus 61
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu

Maxim Vengerov (violon)
Orchestre de Paris, Esa-Pekka Salonen (direction)


Esa-Pekka Salonen et Maxim Vengerov, l’un ou l’autre aurait suffi à susciter une belle affluence, mais deux stars de cette envergure faisant étape le même soir à Mogador, c’était l’assurance d’un grand moment à l’Orchestre de Paris, même si d’autres occasions s’annoncent déjà de les retrouver dans la capitale: le chef finlandais dès le 30 mars à Bastille pour les représentations du nouvel opéra de Saariaho, Adriana Mater, et le violoniste russe le 17 mai à Gaveau pour un récital avec Lilya Zilberstein.


Les spectateurs se pressaient donc pour cette affiche proposée à deux reprises, même si une déception les attendait, Vengerov, «en accord avec Salonen», ayant renoncé à donner le Premier concerto de Chostakovitch initialement prévu, pour se replier sur le Concerto (1806) de Beethoven, ce dont il aura la courtoisie de s’excuser lui-même auprès du public, et ce dans un français impeccable, juste avant de se lancer dans son bis (l’Adagio de la Première sonate de Bach, tout de tension expressive).


Ce changement de programme avait toutefois de quoi inquiéter, tant l’évolution de Vengerov s’est caractérisée, ces dernières années, par un maniérisme de plus en plus envahissant, à l’image de cette Symphonie espagnole de Lalo donnée voici deux saisons dans le même cadre (voir ici). Mais ici, malgré de rares coups de boutoir racoleurs et dérapages affectés ou décoratifs, il ne se disperse pas dans les excès, optant pour une vision aimable et rhapsodique, toutefois plus contrôlée que spontanée, aux tempi fluctuants mais globalement lents, avec un premier mouvement plus ma non troppo qu’allegro et un Larghetto davantage dans l’esprit d’une romance que d’une méditation. La technique, quoique pas totalement infaillible, demeure impressionnante, notamment dans la longue et originale cadence du premier mouvement et la puissance ne fait pas défaut, même s’il en use avec parcimonie, faisant preuve d’un réel souci de dialogue avec un orchestre propre et sobre, de facture très classique, cependant parfois plombé par l’allure imposée par le soliste.


Mais en seconde partie, Salonen mène la danse dans L’Oiseau de feu (1910) de Stravinsky. Vivante, fluide et frémissante, en même temps que fermement tenue, son approche rend justice aux nombreux climats qui se succèdent, parvenant à concilier le spectaculaire (Danse infernale) et la poésie (Ronde des princesses), le capiteux et la transparence. Accueilli comme rarement par les musiciens, il a parfaitement tiré parti de la cohésion ainsi que de la palette de couleurs et de virtuosité d’un Orchestre de Paris au grand complet (avec trompettes supplémentaires installées au fond de la corbeille) et en pleine santé, dont les chefs de pupitres, de Roland Daugareil à André Cazalet, ressortent avec éclat.



Simon Corley

 

 

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