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Gentleman anar

Paris
Opéra comique
01/25/2006 -  et 26, 27, 28, 29, 31 janvier, 1er, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23*, 24, 25, 26, 28 février, 1er, 2, 3 et 4 mars 2006 (Paris), 8, 9, 10 et 11 mars 2006 (Nice)
Bernard Thomas/Gérard Daguerre : Demain la Belle (création)

Arnaud Giovaninetti (Alexandre Marius Jacob), Sophie Duez (Jeanne/Rose), Rose Thierry (Marie Jacob), Vincent Schmidt (Félix), Michel Dussarrat (Bour), Gilles Janeyrand (Baudy la Mouise), Antonin Maurel (Roque), Maxime Lombard (Inspecteur Lucas/Capitaine Poli), Guy Perrot (Le président d’assises/Le commandant), Mona Heftre (La femme du commandant)
Roland Romanelli (accordéon), Gérard Niobey (guitare), Agnès Davan (violon), Bernard Teissier (contrebasse), Jean-Luc Pagni (trombone, banjo), Didier Sutton (percussion), Christian Orante (batterie), Gérard Daguerre (piano et direction musicale)
Jérôme Savary (mise en scène), Ezio Toffolutti (décors), Michel Dussarrat (costumes), Pascal Noël (éclairage)


L’Opéra comique présente, en coproduction avec le Théâtre national de Nice, la création de Demain la Belle, un «spectacle musical» inspiré de l’histoire d’Alexandre Marius Jacob (1879-1954), anarchiste marseillais dont la vie et les exploits tiennent de l’éthique d’Arsène Lupin –ne pas faire couler le sang – et de la politique de Robin des Bois – redistribuer le butin aux pauvres. D’un roman autobiographique qu’il avait consacré à ce personnage, Bernard Thomas, à l’instigation de Jérôme Savary, a tiré un livret, construit comme le regard que Jacob, décidé à mettre fin à ses jours alors que la vieillesse le gagne, porte sur son tumultueux passé. Sur une dramaturgie que le programme attribue à Béatrice de Séligny, l’écrivain a composé un texte vif et truculent, mêlant argot et calembours, mais laissant également la place à la poésie et aux sentiments.


C’est le patron de Favart qui assure lui-même la mise en scène, avec ses partenaires habituels: décors ultraréalistes et grandeur nature d’Ezio Toffolutti, profusion de costumes conçus par Michel Dussarrat (qui joue par ailleurs le rôle d’un des complices de Jacob). Pas de temps mort au cours de ces quatre-vingt-dix minutes sans entracte: comme à la Samaritaine, il faut qu’il se passe toujours quelque chose, y compris des tours de magie; mais c’est bien là la marque de fabrique de la maison Savary, qui, prenant fait et cause pour ce Jean Valjean de la Belle époque, s’attache à saisir à chaque instant le spectateur. D’une indéniable puissance émotionnelle dans ses «coups de poing», comme la vision du bagne ou les images de la Première Guerre mondiale projetées sur un immense écran au devant du plateau, cette volonté d’efficacité à tout prix trouve toutefois ses limites dans le jeu appuyé des comédiens ou dans cette façon parfois pesante de souligner l’accent marseillais.


La musique est signée, «avec la participation de Zouzou Thomas» (qui n’est autre que la petite-fille de van Parys), d’un autre familier du créateur du Grand magic circus, Gérard Daguerre, dirigeant du piano un ensemble de sept musiciens, dont Roland Romanelli à l’accordéon: heureuse surprise, car de jazz en java, de tango en swing, de musique des îles en ironie façon Opéra de quat’sous, ça guinche ferme et sans lourdeur.


Comédie musicale ou théâtre chanté? Peu importe, car l’équilibre entre numéros musicaux (surtitrés) et dialogues parlés semble satisfaisant. Même si certains, comme Rose Thierry (la mère de Jacob) ou Guy Perrot (le commandant), peinent à chanter juste, la plupart des acteurs, aidés par la sonorisation, passent la rampe, et même mieux que cela pour les deux héros: Arnaud Giovaninetti, qui incarne avec brio les différents âges du «gentleman anar», et, surtout, Sophie Duez, qui à un formidable abattage scénique joint une voix au timbre très personnel. Mention spéciale également pour deux rôles plus effacés, Vincent Schmidt (Félix) et Mona Heftre (la femme du commandant).



Simon Corley

 

 

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