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En Hongrie

Paris
Théâtre Mogador
02/22/2006 -  et 23 février 2006
Zoltan Kodaly : Concerto pour orchestre
Béla Bartok : Concerto pour piano n° 2, sz. 95 – Musique pour cordes, percussion et célesta, sz. 106

Kun-Woo Paik (piano)
Orchestre de Paris, Paavo Järvi (direction)


Tout juste sorti des représentations de la Tétralogie au Châtelet, l’Orchestre de Paris tournait le dos à l’esthétique wagnérienne, avec ce programme hongrois donné sous la baguette de Paavo Järvi, que l’on a toujours plaisir à retrouver dans la capitale, avec son souci de choisir des partitions injustement négligées, comme cette Deuxième symphonie de Martinu qu’il dirigeait voici tout juste un an à Radio France.


C’est également le cas du Concerto pour orchestre (1940) de Kodaly qui, s’il précède de quatre ans celui de Bartok, n’est certes pas le premier du genre – Hindemith avait créé cet oxymoron dès 1925 – mais demeure d’une inexplicable rareté à l’affiche. Avec fermeté et intensité, Järvi se fait un défenseur très convaincant de ces vingt minutes à fort parfum magyar, qui, par leur virtuosité et leurs nombreux soli, notamment des cordes, justifient pleinement leur dénomination, d’autant que l’Orchestre de Paris y sonne de façon particulièrement brillante.


D’une forte cohérence géographique et chronologique, le programme était par ailleurs consacré à l’alter ego de Kodaly, Bartok. Dans le Deuxième concerto pour piano, Kun-Woo Paik n’est pas, pour le premier de ces deux concerts, dans un de ses meilleurs soirs: son jeu souffre de plus d’imperfections qu’à l’ordinaire et la mise en place avec l’orchestre se révèle trop souvent délicate. A sa décharge, toutefois, un instrument piètrement accordé, une prise de risques assez prononcée et un accompagnement dont l’acoustique renforce le caractère bruyant. Cela dit, refusant toute tentation décorative, il ne cultive pas l’aspect exclusivement percussif de la partition et met en valeur les progressions expressives de l’Adagio central. Après ce déferlement de puissance, quoi de plus antithétique et rafraîchissant que la dernière des trois Romances sans paroles (1863) de Fauré? On retrouve ici le pianiste coréen à son meilleur, abordant cette musique sans le moindre effet facile.


En seconde partie, pour la Musique pour cordes, percussion et célesta (1936), la disposition des instruments n’est pas celle prévue par le compositeur: la masse des soixante-quatre cordes occupe le devant de la scène, reléguant à l’arrière le piano, le célesta, la percussion et la harpe. L’équilibre global s’en trouve modifié et certains détails de l’écriture ressortent d’autant mieux que Järvi s’attache à obtenir une lisibilité satisfaisante des différentes voix. Véhémente, extérieure et contrastée, la conception du chef estonien manque cependant plus de cohérence que d’originalité, avec des mouvements impairs rigoureusement construits, mais des mouvements pairs où l’anecdote a tendance à prendre le dessus.



Simon Corley

 

 

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