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Le Corbeau… et les Feuilles mortes

Paris
Vingtième Théâtre
02/21/2006 -  et 15, 16 mai (Albertville), 23 juillet (Tanlay) 2006
Charles Lecocq : Le Corbeau et le Renard – Le Savetier et le Financier
Paul Bonneau : Le Corbeau et le Renard – La Cigale et la Fourmi
Jacques Offenbach : Le Corbeau et le Renard
Charles Gounod : Les deux pigeons
Gabriel Fauré : Impromptu pour harpe, opus 86 – Le Papillon et la Fleur, opus 1 n° 1
Reynaldo Hahn : Si mes vers avaient des ailes
Camille Saint-Saëns : Si vous n’avez rien à me dire – Suzette et Suzon – La Cigale et la Fourmi
Charles Trenet : La Cigale et la Fourmi
Joseph Kosma : La Fourmi – Le Chat qui ne ressemble à rien – La belle jambe – Le Serment – Barbara – Art poétique – Le Désespoir est assis sur un banc – En sortant de l’école – L’Enfance – L’Orgue de Barbarie

Françoise Masset (soprano), Christine Icart (harpe)


Les onze «Concerts rares» (quatre au Théâtre du Renard et sept au Vingtième Théâtre) que produit cette saison Philippe Maillard constituent autant de programmes sortant des sentiers battus et permettent ainsi de découvrir des répertoires oubliés ou de s’aventurer au-delà des limites de ce qu’il est convenu d’appeler la «musique classique».


La cantatrice et la harpiste, cela aurait pu être le titre d’une fable de La Fontaine: tel est en tout cas formé le duo Masset-Icart, qui propose un spectacle éclectique autour du fabuliste et de ceux qui l’ont mis en musique, mais dont la figure centrale est en réalité Joseph Kosma, que les deux artistes projettent d’enregistrer chez Zig Zag Territoires.


Cela étant, c’est bien La Fontaine qui ouvre chacune des deux parties de ce récital, avec au total huit mélodies, soit quatre fables différentes ayant inspiré six compositeurs. Si Pauline Viardot, Maurice Delage, Benjamin Godard, André Caplet ou Georges van Parys n’ont pas été sélectionnés, certains noms attendus sont au rendez-vous – Gounod et ses Deux pigeons (1883), Lecocq (l’auteur de La Fille de Madame Angot se révèle excellent conteur dans Le Savetier et le Financier) ou Offenbach – mais des outsiders intéressants ont également été retenus, tels Paul Bonneau (1918-1995), qui rappellera bien des souvenirs radiophoniques aux amoureux d’opérette, ou… Charles Trenet. Et au jeu des comparaisons que suscite inévitablement un tel rapprochement, difficile de départager Lecocq, Bonneau et Offenbach (1842) dans Le Corbeau et le Renard, puis à nouveau Bonneau, Saint-Saëns (1910) et Trenet (1941) dans La Cigale et la Fourmi.


La première partie est complétée par une solide intervention soliste de Christine Icart, dans l’Impromptu (1904) de Fauré, puis par quatre poésies de Victor Hugo: Fauré – Le Papillon et la Fleur (1861), Reynaldo Hahn – Si mes vers avaient des ailes (1900) – et Saint-Saëns – Si vous n’avez rien à me dire (1870) et Suzette et Suzon (1888). L’alliage de la soprano et de la harpe convient parfaitement à ces joyaux de la mélodie française: par rapport au «filet de sécurité» qu’offre le piano, l’accompagnement expose certes davantage la voix, mais elle peut jouer davantage encore en finesse et en subtilité, ce dont ne se prive pas Françoise Masset. Et, si l’on peut regretter qu’elle ait besoin du soutien de son cahier de partitions, elle n’en joue pas moins de tous les registres expressifs, aussi bien du visage que du timbre.


En seconde partie, dix pages de Kosma aux climats fort contrastés montrent que derrière l’association justement célèbre avec Prévert, dont le succès fut notamment porté par Montand (Barbara, En sortant de l’école), se dissimule un compositeur protéiforme, qui a collaboré avec d’autres poètes: Desnos (La Fourmi, Le Chat qui ne ressemble à rien), Aragon (La belle jambe), Queneau (Art poétique) et Pierre Louÿs (Le Serment) et dont le style évoque tour à tour Debussy, Ravel ou Poulenc, Chabrier ou Satie (L’Orgue de Barbarie), ou même Mahler par sa fausse simplicité populaire (L’Enfance).


Françoise Masset n’entend heureusement pas concurrencer sur leur terrain les vedettes de la chanson française qui ont si bien servi Kosma et prend avec lui le même soin que si elle interprétait Fauré ou Hahn. Entre gravité (Le Désespoir est sur le banc) et absurde (La Fourmi), il bénéficie grandement de ce traitement «classique», ce que confirment deux bis de tempérament opposé: remarquable sobriété Feuilles mortes, pittoresque truculent de Et la fête continue.


Le site des Concerts rares



Simon Corley

 

 

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