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La Vienne joyeuse

Paris
Opéra comique
02/20/2006 -  et 5 mars 2006 (Suresnes)
Franz Lehar : Gold und Silber, opus 79 – Das Land des Lächelns (extraits du premier acte) – Frühling
Joseph Lanner : Tourbillon Galopp, opus 142a
Arnold Schönberg : Symphonie de chambre n° 1, opus 9 (extrait)

Hye-Youn Lee (Lisa, Hedwig), Diana Axentii (Toni), Jason S. Bridges (Sou-Chong), Joel Prieto (Lorenz), Ivan Geissler (Ewald)
Orchestre-atelier Ostinato, Laurent Campellone (direction)
Stephen Taylor (mise en espace), Michel Ronvaux (costumes)


Sous le titre «Vienne au temps de Lehar», l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris a conçu un spectacle original mais quelque peu hétérogène: car Joseph Lanner, brièvement représenté par son galop Tourbillon (1839), s’il fut l’un des créateurs de cette légèreté viennoise que le père de La Veuve joyeuse sut ensuite cultiver, n’appartient pas au «temps de Lehar»; quant à la confrontation de Lehar (1870-1948) avec Schönberg (1874-1951), non moins brièvement représenté au cours de cette soirée, si elle est évidemment justifiée par le lieu et l’époque, elle demeure stylistiquement détonante.


L’essentiel du programme n’en demeurait donc pas moins consacré à Lehar, avec, en guise d’ouverture, la valse de concert L’Or et l’Argent (1902), restituée avec un bonheur inégal par l’Orchestre Ostinato, un autre «atelier» dont la mission est de parfaire la formation de jeunes musiciens. Quelques extraits du premier acte du Pays du sourire (1929) donnent l’occasion d’un dialogue à front renversé: c’est la Coréenne Hye-Youn Lee qui tient le rôle de la Viennoise Lisa, tandis que l’Américain Jason Bridges incarne le Chinois Sou-Chong. Qu’importe, car le résultat est plus que probant, tant le texte est restitué avec clarté et intelligence, tant les deux chanteurs se montrent à l’aise dans les épanchements lyriques de ces quelques pages.


En début de seconde partie, un extrait de la Première symphonie de chambre (1907) de Schönberg, brutalement interrompue après les cinq premières minutes et interprétée avec des pupitres de cordes (à la peine) au complet (alors qu’elle est destinée à un instrument par partie), suscite quelques grincements de dents parmi des spectateurs majoritairement issus du public qui se rassemble d’ordinaire autour des kiosques à musique des ville d’eaux. Mais il ne s’agissait que d’un lever de rideau à Printemps (1922) de Lehar. Chantée en allemand (mais avec des dialogues en français), cette opérette en un acte d’une durée de plus d’une heure demeure méconnue, même au regard d’ouvrages plus rarement donnés, tels que Paganini ou Giuditta.


Pourtant, l’action, même si elle ménage les indispensables quiproquos, traduit un souci de renouvellement du genre, en ce qu’elle tend vers un plus grand réalisme, avec un cadre évoquant davantage La Bohème que La Veuve joyeuse, et préfère d’ailleurs une conclusion en demi-teintes au happy end traditionnel. Le compositeur se montre ici sous son meilleur jour, tour à tour charmeur et entraînant, d’autant que les «pensionnaires» de l’Atelier lyrique effectuent une belle démonstration de chant, en particulier le Français Ivan Geissler et, à nouveau, Hye-Youn Lee, plaçant légèrement en retrait Diana Axentii et Joel Prieto. A la tête d’une formation restreinte (flûte, hautbois, deux clarinettes, harpe, cordes et percussion), la baguette de Laurent Campellone assure un accompagnement sensible et efficace.


Tant pour Le Pays du sourire que pour Printemps, le soin apporté à cette production doit être souligné: surtitrage, quelques éléments de décor et accessoires, «mise en espace» de Stephen Taylor qui vaut bien des mises en scène, costumes de facture classique réalisés par Michel Ronvaux. Il convient donc de signaler que ce remarquable travail sera présenté à Suresnes le 5 mars prochain avec une distribution féminine et un chef différents.



Simon Corley

 

 

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