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Une Violetta admirable mais qui n'émeut pas

New York
Metropolitan Opera House
02/04/2006 -  et les 7, 11, 16, 23, 27 février et 3 mars 2006

Giuseppe Verdi: La Traviata


Angela Gheorghiu (Violetta Valery), Leann Pantaleo (Flora Bervoix), Earle Patriarco (le Marquis d'Obigny), John Hancock (le Baron Douphol), LeRoy Lehr (Docteur Grenvil), Eduardo Valdes (Gaston), Jonas Kaufmann (Alfredo Germont), Diane Elias (Annina), Anthony Michaels-Moore (Giorgio Germont)

Choeur du Metropolitan Opera (direction: Raymond Hughes), Orchestre du Metropolitan Opera, direction musicale: Marco Armiliato, mise en scène et décors: Franco Zeffirelli


La Violetta d'Angela Gheorghiu arrive enfin au Met, dans la production qui, en 1998, avait été conçue tout exprès pour elle par Franco Zeffirelli, avant une brouille mémorable entre la chanteuse et le théâtre. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts... Après la série de représentations à Covent Garden sous la baguette de Sir Georg Solti qui a véritablement lancé la carrière internationale de la chanteuse, la Traviata est devenu l'un des plus grands rôles d'Angela Gheorghiu, si ce n'est le plus grand. La partition ne lui pose aucun problème, mis à part peut-être les vocalises de la fin du premier acte. Et il est vrai que la technique vocale est impressionnante, associée à un sens inné de la musique et à une projection qui lui permet de remplir sans peine l'immense salle new yorkaise. Mais d'où vient cependant le sentiment que, si on reste admiratif devant sa prestation, on n'est à aucun moment ému ni touché par le destin de sa Violetta, même pas au dernier acte, qui est pourtant celui qui lui convient le mieux, vocalement parlant? La faute à un spectacle sans véritable direction d'acteurs? Peut-être qu'une nouvelle production, et donc l'occasion de travailler sérieusement avec un metteur en scène, lui permettrait non seulement de chanter Violetta, mais aussi et surtout d’entrer dans le personnage.


L'absence de conception scénique s'est fait sentir également pour les autres interprètes. Comment peut-on, par exemple, imaginer une seule seconde Alfredo chanter De’ miei bollenti spiriti… assis, placidement accoudé à une table? La production tape-à-l'œil de Franco Zeffirelli, aux décors kitchissimes lourdement chargés, mériterait donc une sérieuse reprise en main, même si le dernier acte, lorsqu'une partie du décor remonte dans les cintres pour faire apparaître simultanément deux étages de la maison de Violetta, suscite toujours l’émerveillement du public.


Cette reprise de La Traviata valait aussi pour les débuts au Met de Jonas Kaufmann, ténor allemand qui chante régulièrement à Zurich. Des débuts ovationnés par les New Yorkais, qui ont visiblement apprécié non seulement le physique agréable du chanteur, mais aussi sa voix aux teintes barytonales et aux accents virils, une voix plus dramatique que celles qu’on entend normalement dans le rôle d'Alfredo. D'ailleurs, le ténor ne doit-il pas chanter prochainement Parsifal à Zurich? Gageons qu’après un tel succès au Met, la direction de l’Opernhaus aura fort à faire pour ne pas le laisser partir! Le Germont père au chant racé quoique idiomatiquement peu italien d'Anthony Michaels-Moore et la baguette attentive de Marco Armiliato, autrement plus inspiré que l’après-midi dans Cyrano de Bergerac, ont également contribué à faire de cette soirée un succès.




Claudio Poloni

 

 

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