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Quoi de neuf ? Colonne!

Paris
Théâtre Mogador
01/29/2006 -  
Igor Stravinsky : Symphonie de psaumes
Serge Prokofiev : Symphonie concertante pour violoncelle, opus 125
Philippe Hersant : Cinq pièces pour orchestre
Serge Rachmaninov : Danses symphoniques, opus 45

Henri Demarquette (violoncelle)
Chœur de l’Orchestre Colonne, Patrick Marco (direction), Orchestre Colonne, Laurent Petitgirard (direction)


Huit ans après la fin de l’aventure avec l’Orchestre symphonique français, Laurent Petitgirard a pris la direction musicale de l’Orchestre Colonne (décembre 2004). Pour sa première véritable saison à la tête de cette institution, il a fortement réorienté une programmation qui, si elle permettait souvent à des solistes renommés de se produire à Paris, ne sortait jusqu’alors pas vraiment de la routine. En outre, avec un tarif unique à 10 euros, le pari est de réunir un large public autour de concerts inventifs, diversifiés et stimulants, dans lesquels les limites traditionnelles de l’histoire (de Bartok à la musique française contemporaine) et de la curiosité (Bernstein, Holst, Martinu) sont repoussées avec davantage d’audace que dans d’autres lieux, sans pour autant négliger le grand répertoire (Brahms, Beethoven, Dvorak, Rachmaninov, Tchaïkovski).


Copieux programme, en tout cas, que ces près de deux heures de musique essentiellement russe présentées hier soir avec le Chœur de l’Orchestre Colonne, d’emblée à l’honneur dans la Symphonie de psaumes (1930) de Stravinsky. Enchaînant les trois mouvements sans interruption, Petitgirard les aborde de façon sans doute plus dynamique que contemplative, mais la fusion des timbres qu’il obtient dans la conclusion n’en est pas moins réussie.


Henri Demarquette livre ensuite une prestation remarquable dans la Symphonie concertante (1952) de Prokofiev. Choix audacieux de l’interprète et des programmateurs, car cette œuvre est non seulement rare mais aussi redoutable, ne serait-ce que par sa durée. Cela étant, le violoncelliste français relève – par cœur – le défi et, soutenu par un accompagnement motivé, s’impose tout en finesse, sans la moindre complaisance, dans cette partition où, si l’on retrouve parfois le radieux génie mélodique du compositeur, l’inquiétude, l’ambiguïté et le désenchantement dominent.


Les Cinq pièces pour orchestre (1997) de Philippe Hersant cultivent une autre forme de mélancolie. Malgré leur titre, la référence à Schönberg y demeure pour le moins discrète. Car ces pages allant de la miniature webernienne à des développements plus importants, pour un total de près de vingt minutes, cultivent un sentiment de sur-place: qu’il s’agisse des pièces impaires, rapides, faites de courtes cellules répétées, ou des pièces paires, lentes, ménageant des soli pour les cordes, l’orchestre – un effectif mozartien augmenté par le piano et la percussion – semble tourner sur lui-même en ressassant les mêmes pensées désabusées, impression confirmée par le retour du matériau de la première pièce à la fin de la dernière.


Après Temirkanov/Saint-Pétersbourg (voir ici) et Sokhiev/National (voir ici), les Danses symphoniques (1940) de Rachmaninov faisaient au moins leur troisième apparition en trois mois dans la capitale. Face à une telle concurrence, Petitgirard et son orchestre ne déméritent pas: soignant phrasés et couleurs, ils cultivent sans excès le premier degré et démontrent surtout une belle envie de jouer. Bref, il faut retourner aux Concerts Colonne.


Le site de l’Orchestre Colonne



Simon Corley

 

 

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