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Mozart (suite)

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/18/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Trio avec piano n° 6, K. 548 (&) – Quintette à cordes n° 1, K. 174 (#) – Duo pour violon et alto n° 2, K. 424 (*) – Divertimento pour trio à cordes, K. 563 (+)

Régis Pasquier (& *), Mihaela Martin (+) (violon), Vladimir Mendelssohn (#), Bruno Pasquier (*), Nobuko Imai (+) (alto), Frans Helmerson (+), Arto Noras (&) (violoncelle), Jeremy Menuhin (piano), Quatuor Talich: Jan Talich, Petr Macecek (violon), Vladimir Bukac (alto), Petr Prause (violoncelle)


Le Festival Pablo Casals a considérablement étendu et diversifié ses activités (Académie européenne de musique, concours de composition, «exportation» du festival en Europe, en Asie et en Amérique du Sud), mais cela fait déjà treize ans qu’il propose à la mi-janvier trois copieuses soirées au Théâtre des Champs-Elysées et qu’il choisit ce moment pour révéler son programme estival. On reconnaît d’ailleurs bien l’humour de son directeur artistique, Michel Lethiec, dans le titre retenu pour les quarante et un spectacles de la cinquante-cinquième édition, qui se tiendra comme de coutume du 26 juillet au 13 août prochains: «w-MOZART.com», hommage à un compositeur qui a toujours été honoré à Prades depuis Casals mais qui servira aussi de référence à des créations de Marc-André Dalbavie, Krystof Maratka et Jan Erik Mikalsen.


Au demeurant, les Pradéens avaient pris les devants sur l’année Mozart dès 2005, entamant dans le cadre leur habituelle visite parisienne de janvier, une intégrale de sa musique de chambre (hors quatuors à cordes) qui se poursuit cette année et à laquelle s’ajoutera en mars l’intégrale des Sérénades pour instruments à vent, en association avec les solistes de la Philharmonie de Vienne. En attendant, il suffit d’oublier la grisaille hivernale et de fermer les yeux pour s’imaginer, par une belle soirée d’août, dans le cadre privilégié de l’abbaye Saint-Michel de Cuxà: l’effort n’est pas si considérable, car tous les musiciens réunis à Paris pour l’occasion ont fourni une prestation d’une qualité tout à fait conforme à celle qu’offre traditionnellement le festival pyrénéen, dont ils sont des familiers de longue date.


C’est d’ailleurs cet esprit de convivialité dépourvu du moindre souci de compétition ou de vedettariat que l’on retrouve d’emblée avec le Sixième trio avec piano (1788). Car si le violoncelle toujours aussi impeccable d’Arto Noras convainc davantage que le violon inégal de Régis Pasquier, le piano modeste et sans excès de Jeremy Menuhin fédère un Mozart sage et de bon goût. Mais rien n’interdit d’apprécier davantage de mordant,de contrastes, de souplesse et de personnalité, comme dans ce Premier quintette à cordes (1773), où l’exubérant Vladimir Mendelssohn se joint aux Talich.


En seconde partie, le Second duo pour violon et alto (1783) confronte le rat des villes – le violon léger et aristocratique de Régis Pasquier – et le rat des champs – l’alto chaleureux et délicieusement rustique de son frère Bruno. Impossible de tricher dans cette musique, pas plus que dans les trois quarts d’heure du Divertimento pour trio à cordes (1788), paradoxalement sans doute la moins «divertissante» des œuvres de ce concert: la parité instrumentale qui caractérise l’écriture de ces deux partitions expose en effet en permanence les interprètes. Pas de dérives stylistiques avec Mihaela Martin, Nobuko Imai et Frans Helmerson, qui laissent le texte s’exprimer sans affectation, privilégiant une conception intimiste, sereine et équilibrée, mais non dépourvue d’élan et de vigueur.


Le site du Festival Pablo Casals



Simon Corley

 

 

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