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A la conquête du paradis

Paris
Maison de Radio France
01/16/2006 -  
Maurice Duruflé : Suite, opus 5 (extrait) – Requiem, opus 9
Jean-Louis Florentz : Les Laudes, opus 5 (extraits) – Asmarâ, opus 9

Michel Bourcier (orgue), Carole Marais (mezzo), Mark Pancek (baryton)
Chœur de Radio France, Orchestre des lauréats du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), Michel Piquemal (direction)


Duruflé et Florentz, le rapprochement n’est pas fréquent, mais les points communs abondent pourtant: plaçant chacun leur foi catholique au cœur d’un catalogue relativement peu fourni, tous deux ont notamment contribué aux riches heures de l’orgue français et ont trouvé leur style en s’inspirant d’un ailleurs, qu’il soit chronologique (le chant grégorien pour l’un) ou géographique (l’Afrique, le Proche-Orient ou le Pacifique pour l’autre). Et ce programme intitulé «In paradisum» poussait le parallèle jusqu’à présenter, pour chaque compositeur, des extraits de son opus 5 pour orgue puis son opus 9 pour chœur.


Michel Bourcier débutait ainsi par le Prélude de la Suite (1933) de Duruflé, belle entrée en matière pour un tel concert, enchaînant sur deux des sept pièces des Laudes (1984) de Florentz, dont il fut le premier interprète: les rythmes et les couleurs font naturellement songer à Messiaen, mais, pas plus que Duruflé en son temps, Florentz ne cultive ni le radicalisme ni le systématisme. Egalement inspirée par la tradition chrétienne d’Ethiopie, Asmarâ (1992) était ensuite servie avec passion par son dédicataire, Miquel Piquemal, et par le Chœur de Radio France, qui se saisit de cette pièce d’une redoutable difficulté d’exécution, seize minutes d’incantations et de psalmodies, réservant une place importante aux soli.


Comme ceux de Fauré ou Frank Martin, le Requiem (1947) de Duruflé privilégie la sérénité sur les tourments, mais avec Piquemal, le paradis ne s’en conquiert pas moins de haute lutte, car il en fait une œuvre de chair et de sang, fortement expressive, au point que les tutti saturent parfois, et ce bien qu’il s’agisse ici de la version pour orchestre de chambre (dix cordes et harpe). Rien d’éthéré ni de sulpicien dans cette vision haute en couleur, bénéficiant en outre de l’autorité des soli issus du chœur, la mezzo Carole Marais et le baryton Mark Pancek.



Simon Corley

 

 

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