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Avant scènes

Paris
Maison de Radio France
12/17/2005 -  
Bedrich Smetana : La Fiancée vendue (Ouverture)
Carl Maria von Weber : Concerto pour clarinette n° 2, opus 74
Karol Szymanowski : Concerto pour violon n° 1, opus 35

Olivier Patey (clarinette), Ryoko Yano (violon)
Orchestre du Conservatoire de Paris (CNSMDP), Claire Levacher (direction)


La virtuosité, thème du week-end de manifestations gratuites «Porte ouverte» de Radio France, c’est une excellence musicale reconnue par le public mais également, à notre époque, par les concours. D’où l’utilité, depuis dix ans, des «Avant scènes», initiative du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) consistant à offrir la possibilité à des étudiants en cycle de perfectionnement de se frotter à la scène et aux spectateurs, ces musiciens étant eux-mêmes sélectionnés... par concours, dont ce bref programme permettait d’entendre les lauréats 2005.


Pièce de virtuosité orchestrale toujours délicate à aborder en débuter de concert, l’ouverture de La Fiancée vendue (1866) de Smetana n’effraie pas l’Orchestre du Conservatoire: les attaques sont franches et Claire Levacher mène l’ensemble avec une robustesse et une fraîcheur presque mozartienne, tenant peut-être à un effectif relativement modeste (quarante-deux cordes).


Olivier Patey n’est pas un inconnu, puisqu’à vingt-quatre ans il possède déjà un deuxième prix au Concours de l’ARD à Munich (2003) et un premier prix au Concours Nielsen d’Odense (2005). Servi par un accompagnement à la fois fougueux et gracieux, le Second concerto pour clarinette (1811) de Weber lui permet de faire valoir non seulement une technique impeccable (justesse, amplitude des nuances dynamiques) mais, dans la Romanza centrale dont le caractère évoque irrésistiblement l’opéra, de beaux phrasés et un indéniable sens dramatique.


Moins extérieurement brillant, le Premier concerto (1917) de Szymanowski ne s’en fait pas moins progressivement une place au répertoire et il figurait encore tout récemment parmi les œuvres proposées au choix des finalistes du Concours Long-Thibaud. Le violon de Ryoko Yano (vingt-trois ans), premier prix au Concours Tibor Varga (2000) et deuxième prix au Concours de Genève (2004), chante de façon tout à fait louable, mais sa finesse peine à se détacher d’un orchestre qui tire de façon aussi superbe qu’envahissante vers le postromantisme germanique.



Simon Corley

 

 

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