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Paris
Palais Garnier
11/22/2005 -  
Anton Webern : Six pièces, opus 6
Henri Dutilleux : Correspondances (#)
Alban Berg : Altenberg-Lieder, opus 4 (+)
Oliver Knussen : Symphonie n° 3, opus 18

Barbara Hannigan (#), Christine Schäfer (+) (sopranos)
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Oliver Knussen (direction)


Pour la seconde soirée consécutive (voir ici), le Palais Garnier accueillait le Festival d’automne, avec cette fois-ci l’Orchestre de l’Opéra national de Paris et Oliver Knussen dans un bref programme confrontant deux compositeurs contemporains à deux représentants de l’Ecole de Vienne.


Dans les Six pièces de l’opus 6 (1909) de Webern, le chef britannique déçoit par une objectivité et une indécision excessives, qui ne trouvent même pas leur contrepartie en termes de précision ou d’impact sonore.


Barbara Hannigan n’a pas créé Correspondances (2003) de Dutilleux – le privilège en revint aux dédicataires, Dawn Upshaw et Simon Rattle – mais elle en a assuré la première française voici un peu plus d’un an (voir ici), et a interprété ce cycle de par le monde, avant d’en offrir ici la deuxième audition parisienne, en présence du compositeur (dépourvu de son foulard coutumier). A l’actif de la soprano canadienne, il faut compter une diction très satisfaisante ainsi qu’un réel souci expressif au service de ces lettres et poèmes dont l’ambition littéraire est inégale. Mais si la longue mélodie conclusive (De Vincent à Théo…) conserve une puissance saisissante, il est permis de penser que les précédentes, souvent davantage récitées que chantées, gagneraient à une lecture plus idiomatique.


Les Altenberg-Lieder (1912) de Berg s’inscrivaient parfaitement dans la continuation de la première partie: exécutés pour la première fois en même temps que les Pièces de Webern, au cours de ce fameux concert du 31 mars 1913, ils sont fondés, comme Correspondances, sur des textes épistolaires (en l’espèce, des cartes postales). Le jeu des comparaisons étant inévitable, Christine Schäfer s’impose par un timbre plus typé et moins lisse, soutenue par un orchestre moyennement capiteux, mais qui prend soin de ne pas la contraindre à forcer la voix.


S’il possède une carrure imposante (et une barbe) qui pourraient évoquer Brahms, Knussen n’a pas attendu d’avoir atteint l’âge de quarante-trois ans pour écrire sa Première symphonie, puisqu’il n’avait que quinze ans lorsqu’il la dirigea lui-même à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres. Et c’est à vingt-sept ans qu’il a achevé celle qui est, à ce jour, la dernière de ses symphonies, la Troisième (1979), bien antérieure, par conséquent, à ce séduisant Concerto pour violon que Pinchas Zukerman a donné en création française à l’Orchestre de Paris la saison dernière (voir ici).


D’une durée d’un quart d’heure, elle comprend deux parties enchaînées, de nature clairement distincte: l’élan vital l’emporte dans la première, tandis que la seconde, d’abord étale et rêveuse, évolue vers deux sommets d’intensité suivis d’une sorte de choral et d’un retour au climat des premières mesures. Le raffinement de l’orchestration – notamment le rôle quasi soliste conféré à la guitare (alternant avec la mandoline), au célesta et à la harpe, placés immédiatement devant le chef – ainsi que l’expressionnisme du propos peuvent rappeler l’écriture et le style d’un Henze.



Simon Corley

 

 

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