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Paris
Théâtre du Châtelet
11/21/2005 -  et 19 (Ferrara), 20 (Frankfurt am Main), 22 (Poissy), 24 (Luzern), 25 (Vaduz), 28 (Moscou) et 30 (Köln) novembre 2005
Anton Webern : Cinq mouvements, opus 5
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 18, K. 456
Robert Schumann : Symphonie n° 2, opus 61

Pierre-Laurent Aimard (piano)
Orchestre de chambre Mahler, Daniel Harding (direction)


Emmené par son directeur musical, Daniel Harding, l’Orchestre de chambre Mahler accomplit une tournée européenne qui rencontre dans la capitale le premiers des trois concerts du cycle que le Théâtre du Châtelet consacre cette saison à Pierre-Laurent Aimard. Dans les Cinq mouvements de l’opus 5 (1909/1929) de Webern, le chef britannique n’esquive pas la rareté du matériau, bien au contraire, poussant l’expression et l’onirisme dans leurs derniers retranchements et permettant ainsi d’apprécier la remarquable cohésion des cordes.


(Re)connu comme un spécialiste ès musique contemporaine, Aimard, également célébré pour son intégrale des concertos de Beethoven avec Harnoncourt, s’intéresse aussi à Mozart, dont il a notamment enregistré trois concertos pour Warner. Avec un musicien dont l’intelligence et la technique fascinent tant le public que la critique, il ne fait pas de doute que les options extrêmement inhabituelles qu’il défend dans le Dix-huitième concerto (1784) sont parfaitement pensées et exécutées, et ce jusqu’à la moindre note. Dès lors, que dire, sinon avouer et regretter que l’on n’a rien compris, et encore moins ressenti, de son interprétation, accompagnée de grognements satisfaits évoquant de façon aussi irrésistible que fâcheuse Mister Bean? Le louable souci de dépouillement et de fidélité au texte y est en effet poussé jusqu’à la raideur, à la sécheresse et à l’absence de nuances dynamiques, les velléités expressives se limitant à des ralentis ou à de brusques accentuations.


A ses côtés, Harding, dont le passage à Paris en début de saison s’est promptement achevé par un tête-à-queue avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris pour la reprise du Cosi aixois (voir ici), tente-t-il de conjurer ce souvenir? Toujours est-il qu’il s’efforce par contraste de défendre un Mozart plus vivant, opératique, dans ce concerto dont le mouvement lent annonce un air des Noces, mais la conception du pianiste français finit par avoir raison de ces bonnes intentions.


Familier de Schumann, que ce soit avec son ensemble (voir ici) ou avec l’Orchestre des Champs-Elysées (voir ici), Harding entend manifestement renouveler la vision que l’on donne généralement du compositeur. On lui saura certes gré de rendre vains les reproches traditionnellement adressés à son orchestration : avec trente-huit cordes (faisant bien ressortir les échanges entre premiers et seconds violons, opposés de chaque côté de la scène) et un instrumentarium d’époque, nul risque de lourdeur ou d’opacité, mais davantage de problèmes d’équilibre (un trombone basse très avantagé) et de précision (des trompettes naturelles trop souvent prises en défaut). Mélange détonant d’excès à la Bernstein – tel l’étirement de certains tempi – et de démarche «historique» – encore que l’on puisse se demander ce que signifie l’absence de vibrato (hormis dans l’Adagio espressivo) chez Schumann – cette approche semble animée par la volonté de démontrer qu’il se passe toujours quelque chose. Mais la fougue, le tranchant et l’attention portée aux détails ne compensent pas un discours maniéré et appuyé, privilégiant le contrôle sur la souplesse.


Le site de l’Orchestre de chambre Mahler



Simon Corley

 

 

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