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Intégrité

Paris
Théâtre de la Ville
11/19/2005 -  
Joseph Haydn : Sonate n° 58, Hob. XVI.48
Robert Schumann : Davidsbündlertänze, opus 6
Maurice Ravel : Valses nobles et sentimentales
Béla Bartok : Mikrokosmos (Cinquième cahier), sz. 107 (extraits) – Sonate, sz. 80

Dezsö Ranki (piano)


Devant le public toujours aussi fidèle du Théâtre de la Ville, Dezsö Ranki offrait un beau programme, présenté dans l’ordre chronologique: excellente occasion d’entendre un artiste qui, resté quelque peu dans l’ombre de son compatriote et ami Zoltan Kocsis, ne tire jamais la couverture à lui et sert la musique avec une parfaite intégrité.


Dès la Cinquante-huitième sonate (1789) de Haydn, il use d’une grande variété de toucher pour livrer, sur un Steinway aux graves incertains, une interprétation riche en contrastes, dans l’esprit fantasque d’un Carl Philipp Emmanuel Bach. Avec Schumann et ses Danses des compagnons de David (1837), c’est un piano félin qui s’impose, toujours à l’affût, alternant coups de griffe et patte de velours. Privilégiant le contrôle sur les effusions, Ranki éclaircit les textures de ces dix-huit pièces brèves et en définit les contours avec précision.


Certes inspirées, ne serait-ce que dans leur titre, par Schubert et non par Schumann, les Valses nobles et sentimentales (1911) de Ravel forment également une suite de danses. Le pianiste hongrois y adopte une pose très française (articulation, distance pince-sans-rire), mais un discours raide et heurté ainsi quelques scories dans son jeu paraissent traduire une certaine nervosité.


Le récital s’achève avec Bartok, et d’abord sept des dix-huit miniatures du Cinquième cahier de Mikrokosmos (1939), librement sélectionnés pour constituer une suite, ainsi que le faisait le compositeur lui même. Après un Canotage quasi satiste, se succèdent, en autant de concentrés du génie bartokien, les rythmes, le folkore et même un humour tout droit hérité de Haydn. Rutilante, percussive sans cogner, la Sonate (1926) bénéficie d’une lecture agile et construite, généreuse en sonorités grâce à une superbe différenciation des plans sonores.


Ranki prend congé avec Docteur Gradus ad Parnassum, première pièce de Children’s corner (1908), où les visées pédagogiques et esthétiques sont aussi étroitement liées que dans Mikrokosmos: la précipitation du tempo est sans doute pardonnable pour un bis, d’autant que Debussy parodie ici les exercices techniques.



Simon Corley

 

 

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